Pour le site de Roubaix, l'équipe lauréate illustre l'originalité de sa démarche par un texte de Schopenhauer "La parabole des hérissons". Revendiquant une démarche contextuelle, l'équipe aboutit à un projet singulier qui veut avant tout favoriser des relations humaines de qualité. En cherchant chaleur et convivialité dans le centre déserté d'une ville en crise, les hommes à l'image des hérissons de Schopenhauer, découvrent leur espace vital dans les limites d'un quartier en mutation. Situé sur l’îlot Fabricants-Sarail-Soubise entre des quartiers sensibles en centre ville, le projet restructure un paysage urbain dégradé en expérimentant cette fameuse distance convenable, cet entre-deux qui permet un vrai frottement social. Pour éviter le "qui s'y frotte s'y pique", il traite avec sensibilité l'échelle urbaine de l’entre-deux quartiers, la dimension architecturale du voisinage de l'entre-deux groupes, jusqu'au mode d'habiter entre-deux individus...
Sur un terrain enclavé, le projet implante des ensembles d’habitation en bande s'inspirant de la typologie particulière des maisons ouvrières de Roubaix "rigides sur la rue et explosant en milieu d'îlot". 230 logements se répartissent en habitat semi-collectif pour moitié et en " villas " et studios, dont certains médicalisés. Toujours dans un souci de mixité, le programme se complète de locaux d'activité, de commerces, d'un syndicat d'initiative, de bureaux et de parkings intégrant stationnement public et privatif. Le projet urbain redessine une place publique en prolongement de la rue de l'Hôtel de Ville et retisse l’îlot par une juxtaposition de bandes traversantes séparées de cheminements piétons. L’îlot devient une gigantesque villa semi-privative plantée, légitimant sa position urbaine par deux structures linéaires, à l'est et à l'ouest, accueillant divers équipements. Jardins et espaces composites conçus comme des extensions aux différents modes d'habiter, intègrent l'évolution des modèles familiaux. Pour une nouvelle respiration à Roubaix.