Notre projet cherche à mettre en place un dialogue entre le projet urbain et son montage opérationnel en proposant des outils de réflexion et de conception croisés qui s’appuient sur l'essai sur l’oeconomie de Pierre Calame. Il part du postulat que les biens, activités et services n'ont pas tous besoin de la même régulation, ce qui est une des limites des grands projets urbains aujourd’hui. Notre projet propose une arène reconfigurable, un support de négociation, terreau fertile pour qu’émergent de nouvelles interactions. Nous abordons la porte métropolitaine à l’inverse : ce n’est plus une porte d’entrée dans la ville, mais une porte ouverte sur le grand paysage. De nombreuses fonctions urbaines y coexistent et se mêlent aux fonctions rurales sans créer une condition suburbaine. Le site de Toulouse est fortement marqué par deux entités qui arrivent à la fin d'un cycle productif : les zones d’activité et boîtes commerciales doivent évoluer, les paysages agricoles et naturels doivent trouver une nouvelle façon d'exister dans la métropole. Le projet identifie des situations qui pourraient être des points de départ très efficaces, car immédiatement mutables, capables de catalyser de nouvelles pratiques à long terme pour faire émerger des projets de dimension territoriale tel que le parc agricole. Ce parc s’appuie sur le projet existant à Pin-Balma. En incluant toutes les petites parcelles agricoles dispersées, il permet de donner une nouvelle fonction à un territoire périurbain morcelé. Il prend la forme d’une boucle qui traverse la zone industrielle et les aires urbaines. Une signalisation ludique informe sur la faune, la flore, l’architecture et l’agriculture à travers des parcours thématiques qui structurent l’ensemble : le sentier des abeilles, le sentier vue et observation, le parc des animaux de la ferme, le parc a un intérêt pédagogique, culturel et de préservation de l’environnement. La rénovation de vielles fermes peut devenir le support d’activités de transformation, des lieux de rencontre, de sensibilisation, ou encore à vocation agro-touristique. Autre lieu catalyseur, le centre commercial de Gramont est le seul de la Métropole à disposer d’un accès direct au métro. C’est une occasion unique pour une évolution fonctionnelle et formelle du centre commercial. Nous proposons de travailler sur son une extension vers Toulouse avec un bâtiment pont lié à une passerelle publique. Cette extension permet d’amortir les coûts d’une infrastructure de connexion fondamentale pour la transformation du secteur. Deux actions permettront l’évolution typologique du bâtiment commercial : l’ouverture de la galerie et son activation par un mélange des fonctions publiques, commerciales et récréatives. L'espace public structure et s'étend au-delà des limites du bâtiment, il se connecte aux infrastructures de mobilité douce de l’agriparc et à deux nouveaux parkings silos. Il change de statut : d’attracteur suburbain, il devient attracteur agro-urbain. La nouvelle stratigraphie fonctionnelle peut ensuite être augmentée à long terme, par des toits habités où des constructions légères accueillent une programmation adaptée et multiple.