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La fourmilière — Toulouse
Chaque jour, nos villes grossissent, leurs réseaux s’étoffent et les nouveaux habitants affluent. La fourmilière traite de la capacité des villes à se construire sur elles-mêmes, en opposition à l’étalement urbain, à puiser dans leurs ressources existantes, dans une logique de résilience et de complémentarité pour concilier lieux de travail et lieux de vie. L’espace productif est réinventé pour faire émerger des nouvelles formes urbaines et humaines : “hurbaines”. La ville renouvelée, diverse et évolutive, est ici une solution pour prévenir un modèle commercial contemporain montrant des faiblesses. Il s’agit d’anticiper de futures friches commerciales (a l’instar des friches industrielles) et d’organiser le développement de la ville durablement en conciliant l’accueil des citoyens, des activités et des mobilités dans une garantie équitable de qualité de vie. L’idée est de profiter de l’attractivité des grosses enseignes en y associant progressivement des activités à dimension locale, et préparer un cadre propice à l’installation de nouveaux résidents.
 
Notre stratégie a été de penser le projet comme un outil pédagogique, de manière à ce que les différents acteurs s'identifient facilement. C’est donc sous forme d'une fiction, inspirée de la fable de La Fontaine La cigale et la fourmi, que le projet propose une stratégie d'hybridation de la zone commerciale Gramont à Toulouse. Des fourmis collaboratives, figurant des usagers futurs, viennent en aide à des cigales, principaux acteurs actuels et commerçants de la zone. Architectes, autant techniciens qu’artistes, nous scénarisons des problématiques complexes pour convaincre et impliquer un maximum de personnes. Ceci étant dit nous nous sommes donné 3 impératifs pour renforcer ce propos :
1 - Observer, relever et représenter le site de manière précise.
2 - Raconter les interactions entre usagers actuels et futurs.
3 - Illustrer le scénario avec des opérations réalistes à juste échelle.
 
À l’échelle de la métropole, le projet donne de la cohérence à un urbanisme décousu, fait de ‘plaques’ type lotissement, zone commerciale et bord de périphérique. Pour combattre les enclaves, il s’organise autour de quatre galeries (la galerie vitrine, la galerie affranchie, l’envers de la galerie et la galerie flâneuse), que les fourmis viennent creuser afin de restructurer les déplacements et suturer le site. Ensuite, la fourmilière s’attaque aux 3 modèles caractéristiques de la zone : l’hypermarché, la ‘boite’ commerciale et la rue de desserte. Pour conserver et amplifier les activités existantes, nous proposons aux cigales de vendre, mettre en location ou rénover une partie de leur bien. Ensuite, les fourmis activent les nouveaux lots, par des occupations temporaires compatibles avec la vie actuelle. Puis les cigales déconstruisent, en ouvrant les limites et les façades, pendant que les fourmis installent de premières constructions légères. Enfin, les fourmis et les cigales reconstruisent ensemble 3 nouveaux modèles inspirés de la ville centre : l'îlot, la façade et la place. C’est alors des hybridations pérennes qui viennent envahir la zone. Ces constructions sont la confirmation de la transformation de la zone en un quartier de ville productive.
interviews
  • Présentation du projet
  • Parole à la ville
  • Parole à l'expert
L'avis du jury
Projet original dans son expression et ses visées, en résonnance directe avec le thème de la session. Les modes hybridation proposés sont appropriables pour une métamorphose négociée de la zone d’activités à partir des situations de projet repérées par l’équipe, dans une logique de densification et d’intensification urbaine.
L'équipe

Héno appartient à la jeune génération d’architectes qui expérimente sur son territoire pour répondre aux défis de demain. Construire autrement, pirater la ville, investir le déjà-là et rechercher des alternatives sont des pratiques familières. Nous regardons vers la forêt qui pousse, plutôt que l’arbre qui tombe, dans une envie de faire les choses avec bon sens. Face aux pessimistes Héno choisit l’action, aussi petite soit-elle, associée à ceux qui partagent nos convictions et s’engagent dans une recherche de solutions, ou plutôt d’opportunités, soyons optimistes. À la fin de la journée on aime se demander : ai-je fait avancer les choses ? Ai-je repoussé les limites du métier d’architecte ?
 
Cette passion commune est née d’une rencontre à Hanoi en 2014, alors que nous travaillons ensemble sur la ville et la ruralité dans le cadre de notre master I. Là-bas nous découvrons la folie et le génie des villes asiatiques, source de grande inspiration dans nos travaux. Rentrés en France en 2015, nous avons participé à plusieurs concours, le duo marchait bien et c’est naturellement que nous continuons à collaborer au sein de Studio Héno.
 
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