Conçue par les architectes allemands du bureau Foundation 5+ et réalisée à Reims par L’Effort Rémois et le Foyer Rémois, l’opération Europan 5 illustre bien le renouveau de l’habitat intermédiaire que connaît la France depuis une dizaine d’années. Le quartier Dauphinot devrait atteindre l’équilibre des trois mixités (par statut d’occupation, catégorie sociale et type de logement) qui fondent désormais le projet politique et social de la plupart des extensions urbaines. Les 122 logements sociaux locatifs du projet Europan 5 forment en effet la première tranche d’un nouveau quartier appelé à accueillir 600 logements ; le tracé urbain de Vincent Cornu en assure vers l’extérieur la continuité avec le tissu ancien. En s’adaptant à ce tracé, le projet du concours a perdu la diversité des espaces intermédiaires et les dispositifs écologiques qui sont une règle outre-Rhin (la récupération des eaux pluviales, par exemple). Sans compter que le quartier n’étant pas achevé, les voies peuvent paraître surdimensionnées, surtout qu’on y pénètre par le porche de l’ancienne usine. Mais les architectes ont su enrichir la proposition du concours par une impressionnante diversité typologique de logements intermédiaires (c’est-à-dire dotés d’un accès individuel et d’une terrasse) et de maisons en bande avec jardin ; on compte en effet six types d’habitations qui, après déclinaison, s’ouvrent en au moins vingtsix plans différents (voir le catalogue en annexe). En offrant plusieurs modes de rapports à la rue et au jardin, cette diversité typologique interroge autant l’urbanité que l’intimité.