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SESSION 16
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Reims — Rue du Mont d’Arène

réalisation architecturale

    L'échelle urbaine

    Par sa taille (environ un tiers des logements prévus dans la ZAC) et sa localisation, cette première opération amorce de manière conséquente la transformation du quartier tout en s’appuyant sur certains éléments préexistants tels que l’opération des frères Goldstein (PAN 11) et la rue du Mont d’Arène. La réalisation du mail, non effective à ce jour, doit être assurée par la Ville. La fragmentation de l’opération en petites unités de voisinage, par des venelles piétonnes sur lesquelles se retournent en équerre les fronts bâtis sur rue et sur mail, contribue à régler l’ensemble sur son environnement (école, rue Saint-Brice, futur mail...) et doit améliorer l’accessibilité et la lisibilité du quartier. Par rapport au projet initial (concours), les îlots ne comportent que des logements et sont plus marqués même s’ils restent ouverts et poreux à la circulation piétonne. La réalisation présente une plus grande densité de construction ainsi qu’une homogénéisation des franges bâties (suppression des maisons de ville au profit de petits collectifs de hauteur R+3 et R+4 au lieu de R+2 à R+5 initialement). Un jeu d’avancées et de retraits complète la composition verticale tripartite de l’ensemble bâti (soubassement - étages courants - dernier niveau en retrait) et contribue à son articulation avec l’environnement proche tout en rendant lisible l’échelle des logements. Les baies, balcons filants et terrasses sont de dimensions généreuses. L’utilisation de matériaux tels que la brique de grès cérame ou l’acier pour les menuiseries extérieures des halls et cages d’escalier confère une image de pérennité à l’ensemble réalisé.
     

    Les espaces de proximité

    Poursuivant les intentions énoncées en phase concours, le projet réalisé rue du Mont d’Arène place le traitement des espaces intermédiaires entre espace public de la ville et espace intime de la cellule au coeur de son dispositif. Il décline une succession d’espaces au statut clairement identifiable, dotés de degrés d’appartenance et d’appropriation différents (public, collectif, individuel). Au centre de chaque unité résidentielle, une cour ouverte à l’usage des résidents donne sur un patio planté en pleine terre assurant l’éclairement naturel des parkings situés en sous-sol. Des venelles transversales piétonnes, d’usage public malgré leur statut privé, relient la rue du Mont d’Arène et la rue Saint Brice au mail; elles sont complétées par un second cheminement interne, plus étroit et parallèle au mail. En pied d’immeuble, la présence de terrasses extérieures  et de jardinets doit assurer la transition entre la placette et les espaces privatifs des logements situés en rez-de-chaussée surélevés d’un demi-niveau. A cette échelle des espaces de proximité, la réalisation n’a fait l’objet d’aucun renoncement par rapport au projet initial, mais le passage à l’opérationalité a toutefois entraîné certaines différences :
    - La densification du bâti et l’homogénéisation de sa hauteur ont conduit à resserrer les îlots et à les doter d’une plus grande intériorité résidentielle. Les patios ont également été rétrécis pour répondre aux normes de sécurité incendie exigeant une distance minimum de 8m entre les façades des logements et celles des parkings.
    - Les franges bâties étant plus compactes, l’effet de démultiplication de l’espace selon différents degrés d’appropriation s’en trouve réduit; la stratification horizontale des lames proposées à l’origine se limite à un travail de stratification du sol extérieur (jeu de dénivellations et délimitations).
    - Les espaces de distribution des logements sont intériorisés dans l’épaisseur des bâtiments mais ils bénéficient toujours de surfaces généreuses, d’éclairage naturel et d’articulations avec les autres espaces de transition : les halls d’entrée offrent des transparences entre espace public et coeur d’îlot, et la plupart des paliers cadrent des vues sur les cours depuis le seuil de chacun des deux ou trois logements qu’ils desservent.
    Depuis l’éclairement naturel des halls d’entrée, des paliers et surtout des parkings, jusqu’à la place accordée au végétal (en paticulier, patios plantés pleine terre), le soin apporté aux espaces de transition et à leurs articulations témoigne d’un intérêt partagé des architectes comme des maîtres d’ouvrages pour cette échelle des espaces de proximité.

    Les logements

    La réalisation de 107 logements collectifs rue du Mont d’Arène poursuit l’idée initiale d’offrir des logements innovants et capables de s’adapter à différents usages et modes d’habiter en ville, à la fois ouverts sur la ville et protégeant leur intimité. Toutefois, le dispositif de bandes permanentes et contextuelles et le principe constructif sur lequel reposaient les plafonds voutés du projet primé ayant été abandonnés dès le stade de l’esquisse, elle en offre une nouvelle traduction. Le choix de réduire l’épaisseur des bâtiments à 9,50m permet de rendre la majorité des appartements traversants, en relation avec l’intériorité collective du coeur d’îlot et la rue. Ce dispositif d’ouverture des logements sur l’extérieur est appuyé par des façades très largement vitrées (coulissants toute hauteur) et par la transparence des garde-corps des balcons dont ils disposent tous. Ces balcons comportent chacun une partie d’au minimum 120cm de profondeur devant permettre de s’installer dehors, et filent parfois sur toute la longueur de l’appartement sur 60 cm de profondeur, contribuant à le dilater vers l’extérieur tout en le plaçant en retrait des bruits et des regards. Les terrasses privatives des logements en rez de chaussée surélevé, bordées de plantations, jouent le même rôle protecteur. Les espaces extérieurs privatifs n’offrent cependant plus de second accès au logement, ce qui, ajouté à la disparition des voûtes et des «lames», contribue à une réduction de l’effet d’autonomie escompté au départ. Malgré la suppression des coulissants proposés initialement, une importante marge de liberté d’utilisation et d’aménagement est offerte par la générosité des surfaces, comprenant un espace-séjour à double orientation se prolongeant dans un «espace plus» sans fonction attribuée, et par une distribution fluide autour d’un bloc central regroupant les sanitaires (éclairés en second jour par des impostes vitrées), autorisant des trajets variés. Les PLA et PLI sont exécutés avec les mêmes prestations, par les mêmes entreprises; seul le loyer change, en fonction des barèmes applicables.
    Programme réalisé au total : 107 logements locatifs PLA et PLI et 107 places de stationnement (boxes). L’Effort Rémois a réalisé 59 logements. Le Foyer Rémois a réalisé 48 logements (36 PLA et 12 PLI). 

      Qu’est-ce que vous a apporté le concours EUROPAN ?

      Ce concours a été l'opportunité de se lancer dans le métier et de se confronter concrètement au projet, aux contraintes, aux rapports entre partenaires...à la difficulté de l'acte de construire. Même s'il s'agissait dans un premier temps de la participation à un concours d'idées, comme tout jeune architecte le pratique. Réfléchir et proposer de nouvelles formes d'habiter, c'est vraiment ce qui fait la particularité de ce concours. Ce concours nous a donné la possibilité de soumettre à un jury de professionnels, notre propre vision d'habiter 'autrement' en site urbain. 

      Quel regard portez-vous sur la commande réalisée à l’issue du concours, en comparaison à une commande traditionnelle ?

      Nous avons un regard particulier et bienveillant sur cette opération de l'agence, car il s'agit de la première, fondatrice de ce qu'est devenue l'agence par la suite. Comme tout projet et le premier notamment, elle comporte des maladresses, des intentions parfois naïves, qui nous ont servies et nourries par la suite. Nous avons également un oeil critique sur cette opération, sur les 'réflexes un peu scolaires et académiques' mis en place, dus notamment au fait de notre inexpérience à l'époque et de la tentation toujours grande de reproduire, plus ou moins fidèlement, des modèles pré-existants qui ont su nous séduire à un certain moment. Ce qui reste également de cette aventure et qui en fait une opération 'à part' des commandes ou consultations plus classiques, c'est le principe d'être partis d'un concours d'idées ouvert pour jeunes architectes, qui proposait de travailler sur les nouveaux modes d'habiter en site urbain: ainsi, une première approche plus 'théorique et conceptuelle' qu'un appel d'offre public conventionnel où l'objectif principal est de répondre de façon très pragmatique.

      Mission urbaine

      L'échelle urbaine 

      Les études urbaines conduisant au dossier de ZAC du Mont d’Arène (Atelier 3 et G. Le Penhuel - AURR) adaptent le projet initial aux besoins de la Ville et de ses différents partenaires (GIE) en le simplifiant et en mettant l’accent sur la nouvelle fonction résidentielle du quartier. La place de marché est supprimée et remplacée par le prolongement du mail jusqu’à la rue de Courcelles où il est prévu de faire déboucher une liaison avec la gare et le futur TGV-Est. L’usine qui était susceptible d’accueillir un équipement culturel doit être démolie. De part et d’autre du mail et sur la rue du Mont d’Arène, le principe d’organisation des pleins et des vides sous forme d’îlots ouverts entrecoupés par des venelles piétonnes est poursuivi, tout en faisant l’objet d’ajustements dimensionnels (gabarits, espaces libres, densité bâtie) et en intégrant une rue imposée par la Ville en prolongement d’une voie existante (la rue Saint-Brice).


      Les espaces de proximité 

      Le plan de la ZAC du Mont d’Arène conserve tout en l’ajustant le schéma d’implantation des unités de voisinage. Son élaboration permet de préciser le statut et le traitement du sol : espace public, espace privé, espaces verts... Les premières études liées à l’opération de la rue du Mont d’Arène sont engagées parallèlement à la fin de l’instruction du dossier de réalisation de la ZAC : l’idée des parkings ouverts sur des patios plantés incarnant le support collectif des unités résidentielles est soutenue par les maîtres d’ouvrage en quête de solutions pour valoriser et sécuriser ce type d’espace. 


      Les logements 

      Le projet de ZAC du Mont d’Arène recentre les objectifs d’aménagement de ce secteur proche de la gare et du centre ville sur le renouvellement de l’offre de logements au sein d’un nouvel environnement envisagé comme à la fois urbain et vert. Le nouveau plan d’ensemble réduit la diversité typologique et la mixité fonctionnelle proposées en phase concours, ne retenant ni les maisons en bandes ni les locaux d’activité en rez-de-chaussée des collectifs. Prolongeant une tradition de diversification de leur patrimoine de logements, l’Effort Rémois et Le Foyer Rémois demandent aux architectes de concevoir des logements «différents», sortant du schéma classique de séparation jour-nuit, mais prenant en compte la réalité économique. Les études permettent de finaliser le programme définitif, à partir de la commande d’une centaine de logements locatifs au total.

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