À Quimper, les structures du paysage naturel cohabitent avec les éléments infrastructurels qui relient la ville à des territoires plus lointains. Kemper Confluent exprime avec concision sa situation : à la fois confluent fluvial, infrastructurel et culturel.
Le projet se structure à partir des éléments de manifestation du vivant : l’Odet et son voisin Frugy sont les protagonistes de la Rive Parc, un parc urbain linéaire qui reconfigure la rive sud de la ville. Reliant la gare TVG et la séquence de parcs au sud, le parcours est complété par une passerelle sur l’Odet, offrant à Locmaria un nouvel adressage vers les berges de même qu’une mise en valeur de son estuaire.
Le parc urbain est un espace public fédérateur, enjeu fondamental de la ville vivante. C’est par l’espace public que l’on relie et signifie les lieux existants. L’îlot Rozmaria viendra compléter le quartier de Locmaria par deux stratégies principales :
- Tout d’abord par l’apaisement des circulations motorisées et l’aménagement d’une connexion qualitative entre les deux sites.
L’effacement du langage routier se fait par un dessin orienté vers les modes doux, compatible avec les usages et la végétalisation. La route départementale devient ainsi le boulevard des Confluences. Le plateau apaisé devant le bâtiment courbe conservé facilite une entrée de ville en douceur pour toute mobilité, remplaçant le paradigme de la vitesse par celui de la fluidité.
La consolidation de Rozmaria comme un îlot jardin, dans la continuité du mont Frugy, est enrichie par une promenade serpentant entre les espaces paysagers et desservant les bâtiments. Ce chemin en forme de S, dessiné à partir des accès existants, connecte le Vieux Port, le manoir et le quartier artisanal.
- La deuxième stratégie développe un programme commun entre les deux sites, organisé autour de la céramique. La faïence, héritage identitaire de Locmaria, mérite d’être déployée et enrichie par les enjeux écologiques de notre époque. La découverte des céramiques datant d’environ 500 ans met en valeur l’aspect patrimonial de la pratique dans ce lieu, en plus d’être un indice de la perpétuité de la terre cuite.
En réponse à ces enjeux, la pratique de la faïence est étendue dans une logique de campus articulant le savoir-faire et intégrant le cycle de vie de la matière. La typologie du campus se structure autour d’espaces publics paysagers et fédérateurs. Les nouveaux programmes, déployés dans les bâtiments existants et mis en valeur par la construction d’un four collectif, complètent et renouvellent les pratiques actuelles.
La crise sanitaire planétaire a démontré qu’il est possible d’agir rapidement pour répondre à l’urgence climatique. De ce constat naît la volonté de faire de l’existant une ressource, de retrouver un intérêt dans la matière primaire, par son immédiateté et sa disponibilité. La mise en perspective temporelle du projet identifie les actions simples, économes et maîtrisées à opérer de façon immédiate pour créer un impact positif significatif dans la ville.
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>> Retrouvez ci-contre les 3 planches illustrées et le texte explicitant la relation du projet au thème de la session "Villes vivantes" ainsi que le processus de fabrication du projet.