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SESSION 16
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Les projets
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SHORT STORIES FROM THE FRAGMENTED CITY — La Porte du Hainaut

Durant deux siècles la logique d’extraction des ressources souterraines a façonné le territoire du bassin minier sur plus de 2000 km² entre le Nord de la France et la Wallonie belge. L’exploitation des mines a généré un aménagement systématique fait de puits, de fosses, de cités ouvrières, d’équipements, d’infrastructures d’acheminement, de lieux de stockage des déchets miniers. En perdant son activité principale, c’est tout un aménagement du territoire qui a perdu sa logique et sa cohérence. Aujourd’hui la juxtaposition de sites en friche, d’infrastructures de transports, de quartiers de logements isolés des centres urbains, d’importantes emprises agricoles, de zones industrielles et d’activités, fait apparaître La Porte du Hainaut comme un territoire fragmenté.
 
C’est de ce caractère morcelé que nous avons choisi de partir, en nous attachant aux qualités propres à chaque fragment, aux opportunités de transformation à la petite échelle et de considérer dans quelle mesure à partir de ces « morceaux éparpillés » il serait possible de tirer des conséquences à grande échelle. Nous formons l’hypothèse que c’est à partir de la multiplicité des « petites » dynamiques locales qu’il est possible de reconsidérer l’attractivité du grand territoire.  Considérer les fragments de ce territoire dans leur diversité radicale (territoire agricole, industrie de pointe, parc naturel, plateforme logistique, cité-jardin…) permet ici d’imaginer leur cohabitation sans nécessité d’une entité totalisante.
 
Le projet Short Stories from the Fragmented City prend la forme de quatre nouvelles micro-territoriales dont chacune a pour point de départ l’observation d’un phénomène local, d’usages spécifiques et de modes de vie situés afin d’imaginer la reconfiguration d’une situation particulière, le développement d’une centralité « faible » pour tenter d’en tracer les implications à grande échelle. Cette approche en zoom arrière propose de penser le territoire par la vitalité de ces fragments pour en saisir les potentialités d’organisation à grande échelle.
 
Les 4 nouvelles :
 « L’urbanisme faible » propose la mise en commun des équipements de la commune de Wallers-Arenberg par la création d’une boucle de mobilité douce permettant d’inclure l’école dans un parc.
« L’urbanisme de franges » propose de penser les intervalles entre cités minières et villes historiques pour rassembler des morceaux proches mais disjoints. Le renouvellement des franges est l’occasion d’une mise à jour de l’habitat minier, par extension, réhabilitation ou mutation.
« L’urbanisme de mobilité » propose de tirer parti du nouveau tramway qui relie l’arrière-pays de Valenciennes à la Belgique. En imaginant les potentialités de la Tram City, il s’agit d’interroger nos modes d’habiter de la métropole diffuse.
« L’urbanisme de constellation » propose d’intensifier les usages de la forêt de Raismes-Saint-Amand-Wallers pour en faire un parc majeur à l’échelle du bassin minier, en reliant les équipements qui la bordent.


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>> Retrouvez ci-contre les 3 planches illustrées et le texte explicitant la relation du projet au thème de la session "Villes vivantes" ainsi que le processus de fabrication du projet. 
L'avis du jury
L’équipe propose une méthode d’analyse et de projet habile, adaptée à un territoire multipolaire avec une capacité à projeter à l’échelle territoriale à partir d’une typologie de situations et de propositions localisées. Les panneaux offrent une lecture immédiate et très cohérente en montrant comment chaque élément joue un rôle singulier et en quoi l’assemblage des fragments constitue un récit. Cette proposition pose des jalons pertinents pour une démarche de projet en capacité d’articuler toutes les échelles.
L'équipe


    Vis-À-Vis est une agence d’architecture et d’urbanisme créée en 2020 par Marion Lacas et Jacques Ippoliti.
    Par un travail attentif aux forces en présence ainsi qu’aux spécificités spatiales et sociales de chaque territoire, nous développons une approche chorale qui se saisit de la multiplicité des situations pour proposer des stratégies de transformation et des projets en liens étroits avec les vitalités locales.

    Notre attachement à la dimension multiscalaire des enjeux urbains et architecturaux nous conduit à chercher un dialogue entre les disciplines (architecture, urbanisme, paysage, géographie, art …) et à réunir les parties prenantes nécessaires à chaque projet. Cette approche élargie est un atout pour intervenir dans les territoires et imaginer des projets architecturaux à la juste mesure, ouverts sur leur environnement.
     
    Marion Lacas est architecte (ENSAPM, 2014).  Elle a aussi suivi un cursus en philosophie (Paris 1 - Sorbonne). Elle a travaillé au sein d’une maîtrise d’ouvrage et collaboré auprès d’agences d’architecture et de paysage. En 2015 elle rejoint le collectif Studio Dièse avec lequel elle réalise plusieurs études urbaines et projets collaboratifs. Depuis 2020, elle enseigne l’histoire de l’architecture à l’IMT Telecom-Paris.
    Jacques Ippoliti est architecte (ENSAPM, 2013). Il complète sa formation par un DSA d’architecte urbaniste (EAVT) puis travaille pour des agences d’urbanisme et de paysage. Depuis 2017 il enseigne le projet à l’EAVT Paris-Est.

    Vis-À-Vis est double lauréate du concours Europan à Bondy (E13) avec le collectif Studio Dièse et à La Porte du Hainaut (E16). Elle réalise des projets urbains et architecturaux en s’attachant à développer une démarche de recherche par la réalisation de projets expérimentaux dans le cadre de concours et de résidences artistiques.


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