Durant deux siècles la logique d’extraction des ressources souterraines a façonné le territoire du bassin minier sur plus de 2000 km² entre le Nord de la France et la Wallonie belge. L’exploitation des mines a généré un aménagement systématique fait de puits, de fosses, de cités ouvrières, d’équipements, d’infrastructures d’acheminement, de lieux de stockage des déchets miniers. En perdant son activité principale, c’est tout un aménagement du territoire qui a perdu sa logique et sa cohérence. Aujourd’hui la juxtaposition de sites en friche, d’infrastructures de transports, de quartiers de logements isolés des centres urbains, d’importantes emprises agricoles, de zones industrielles et d’activités, fait apparaître La Porte du Hainaut comme un territoire fragmenté.
C’est de ce caractère morcelé que nous avons choisi de partir, en nous attachant aux qualités propres à chaque fragment, aux opportunités de transformation à la petite échelle et de considérer dans quelle mesure à partir de ces « morceaux éparpillés » il serait possible de tirer des conséquences à grande échelle. Nous formons l’hypothèse que c’est à partir de la multiplicité des « petites » dynamiques locales qu’il est possible de reconsidérer l’attractivité du grand territoire. Considérer les fragments de ce territoire dans leur diversité radicale (territoire agricole, industrie de pointe, parc naturel, plateforme logistique, cité-jardin…) permet ici d’imaginer leur cohabitation sans nécessité d’une entité totalisante.
Le projet Short Stories from the Fragmented City prend la forme de quatre nouvelles micro-territoriales dont chacune a pour point de départ l’observation d’un phénomène local, d’usages spécifiques et de modes de vie situés afin d’imaginer la reconfiguration d’une situation particulière, le développement d’une centralité « faible » pour tenter d’en tracer les implications à grande échelle. Cette approche en zoom arrière propose de penser le territoire par la vitalité de ces fragments pour en saisir les potentialités d’organisation à grande échelle.
Les 4 nouvelles :
« L’urbanisme faible » propose la mise en commun des équipements de la commune de Wallers-Arenberg par la création d’une boucle de mobilité douce permettant d’inclure l’école dans un parc.
« L’urbanisme de franges » propose de penser les intervalles entre cités minières et villes historiques pour rassembler des morceaux proches mais disjoints. Le renouvellement des franges est l’occasion d’une mise à jour de l’habitat minier, par extension, réhabilitation ou mutation.
« L’urbanisme de mobilité » propose de tirer parti du nouveau tramway qui relie l’arrière-pays de Valenciennes à la Belgique. En imaginant les potentialités de la Tram City, il s’agit d’interroger nos modes d’habiter de la métropole diffuse.
« L’urbanisme de constellation » propose d’intensifier les usages de la forêt de Raismes-Saint-Amand-Wallers pour en faire un parc majeur à l’échelle du bassin minier, en reliant les équipements qui la bordent.
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>> Retrouvez ci-contre les 3 planches illustrées et le texte explicitant la relation du projet au thème de la session "Villes vivantes" ainsi que le processus de fabrication du projet.