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SESSION 16
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Les projets
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THE URBAN REFUGE — Grenoble
 

Un refuge urbain
Installée le long du Drac et de l’Isère et entourée d’un véritable écrin naturel constitué par ses massifs, Grenoble se présente comme une interface entre ville et nature. Cette situation géographique particulière met en tension la fragilité de ses franges, qui constituent pourtant de magnifiques refuges urbains qu’il s’agit de sanctuariser.

Protégés et inaccessibles, ils sont une frontière où l’homme n’est qu’observateur, tandis que traversés et intégrés au maillage de la ville, ils se révèlent et deviennent des lieux vécus, supports d’activités, où les usages urbains se mêlent aux besoins du vivant et forment de nouveaux écosystèmes.

Le Rabot, surplombé par la Bastille et ancré sur la strate intermédiaire du massif de la Chartreuse au plus près du centre historique, s’inscrit dans ces franges et se pose déjà comme un refuge urbain aux usages métaboliques qu’il nous faut révéler. À la fois visible depuis la ville et barrière pour les promeneurs qui gravissent la montagne, il se ferme, telle une citadelle, à tout franchissement. Pour le révéler il nous faut donc le traverser.

Cheminer les frontières
De fines greffes s’installent alors sur les murailles qui, à l’image de chemins de traverse, fabriquent les nouvelles liaisons qui relient la vallée, strate basse, à la Bastille, strate haute. Disposées au-dessus, contre ou sur les murs, ces greffes les consolident, les dévoilent et créent de nouveaux franchissements. Pensées comme des promenades architecturales, les murailles deviennent un écrin protecteur qui participe à faire du Rabot un sanctuaire sur la montagne. Ainsi, depuis ses flancs elles se noient dans la pente et la végétation, où l’homme est spectateur, tandis que les terrasses s’ouvrent sur le paysage.

La citadelle à la croisée des chemins est ouverte, révélée et devient un carrefour sur la montagne, une nouvelle place de la ville où pratiquer des loisirs, découvrir, se promener. Un refuge urbain qui concilie les besoins humains et n’impacte pas la montagne.

Habiter la montagne
Refuge de passage ou de halte, on le traverse et on profite des échoppes qui bordent la Grand-Place, on admire les expositions, on rencontre les artistes et artisans dans leurs ateliers, avant de déposer ses affaires à l’auberge et entamer l’ascension de la montagne par les promenades architecturales ou les sentiers. Le patrimoine est alors mis en valeur de terrasses en terrasses.

Refuge d’événements, le Rabot devient le cadre d’événements culturels, musicaux, un lieu où l’on peut ponctuellement pratiquer une activité, visiter les espaces du musée, assister à un concert ou une projection dans la Grande ou la Petite Halle.

Enfin, en tant que refuge de résidence ou de retraite, chacun peut s’installer pour un temps plus long, assister à divers ateliers de découverte du patrimoine naturel et architectural encadrés par les associations résidentes ou par la ville. Au même titre que les événements du Rabot, les résidents participent à sa vie, sa gestion et à l’écosystème du lieu.


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>> Retrouvez ci-contre les 3 planches illustrées et le texte explicitant la relation du projet au thème de la session "Villes vivantes" ainsi que le processus de fabrication du projet. 

VIDEO DU PROJET (par l'équipe)

L'avis du jury
En recourant à des dispositifs architecturaux légers, le projet contribue à la mise en valeur du patrimoine des murs et contreforts par une nouvelle praticabilité. En travaillant sur l’idée de parcours et de contemplation, il propose « une expérience à la fois frugale et spectaculaire » dans l’arpentage d’un site exceptionnel. Le jury souligne l’évidence et la force de l’idée portée par l’équipe : donner aux corps la possibilité de longer et marcher sur les murs.
L'équipe


    Tous les trois architectes urbanistes, nous disposons d’un profil commun façonné par notre expérience dans la même agence (germe&JAM). Ce profil commun est toutefois pluriel eu égard aux trois disciplines principales pratiquées par cette agence à travers la France : maîtrise d’œuvre urbaine, maîtrise d’œuvre d’espaces publics et maîtrise d’œuvre d’édifice.

    Bien que nous partagions la même pratique en agence, ce sont avant tout nos affinités et nos sensibilités personnelles qui nous ont rassemblés autour de ce concours. Nous avions chacun la volonté de mener à bien nos propres réflexions et projets, sortir du cadre du travail pour réfléchir autrement, faire autrement.

    Dans ce projet Europan à Grenoble, nous envisageons le Rabot comme un espace public ouvert à tous : espace de loisirs, d’observation, d’étude, de repos et d’activité. Cheminer les frontières c’est recréer des tracés praticables grâce à des greffes ponctuelles, mettant en valeur le site et le paysage, tandis que le Rabot offre de grands espaces publics, une nouvelle place vivante pour la ville.

    Au final, ce projet et notre posture commune soulignent la place de l’architecture au service de l’espace public.

    Dans notre travail sur la ville c'est un thème récurrent. L'empreinte de l'architecte comme l'urbaniste porte sur la mutation des espaces et notamment de l'espace public : dimensionner, dessiner, accompagner dans le temps l'espace vécu.

    Les projets sur lesquels nous travaillons au quotidien tentent d’intégrer au maximum cette dimension : recréer du lien entre les quartiers, repenser notre intervention par rapport aux changements climatiques, réfléchir à la place du vivant dans les espaces conçus, s’inscrire dans la géographie, le territoire, les tracés… pour proposer une réponse forte qui profite au plus grand nombre.


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