Face à la crise environnementale et à la nécessité de reconnecter l’homme à la nature, comment prendre soin des habitants et de leurs terres nourricières ?
Notre projet traite de la friche autoroutière existante et de ses abords en intégrant des activités productives au sein de la ville.
La parcelle actuelle témoigne d’un projet viaire non réalisé. Indirectement, ce “projet autoroutier” a sauvé les dernières traces de ruralité de la ville et a permis au tracé parcellaire agricole de perdurer. De plus, ce site a été occupé par un bidonville, puis par des jardins potagers. La frange autoroutière a donc été réappropriée par le vivant, les milieux et parfois même par les riverains.
En jouant sur différentes temporalités (2020, 2035, 2050), le concept de ce projet consiste à garder la zone d’intervention comme un parc habité/productif tout en travaillant les limites et en densifiant et hybridant le bâti existant.
Le projet propose donc de ne pas construire sur la friche autoroutière mais de l’aborder de manière paysagère et de la cultiver en prenant en compte les enjeux du développement durable. L’objectif demeure de donner un parc urbain poreux, un espace public de mixité et de partage, modulable et réversible.
De plus, comment conserver et mettre en lumière les espaces naturels et les espaces non-construits tout en densifiant et en réorganisant les parcelles foncières déjà urbanisées ?
Considérant le palimpseste des lieux, nous avons envisagé de repenser le tissu urbain actuel en explicitant le potentiel évolutif de chaque typologie bâtie : industries, logements collectifs et habitat individuel.
Les industries, en fonction de leurs valeurs architecturales, seront conservées et réinvesties ou, le cas échéant, détruites. La priorité sera donnée au travail du socle et à d’éventuelles surélévations.
Une attention sera également portée à l’amélioration de l’habitabilité des logements collectifs par l’intégration de dispositifs architecturaux. Les toits, les rez-de-chaussée et les façades seront traités afin de proposer des transitions intérieures/extérieures, publiques/privées.
Pour les zones pavillonnaires, dans une démarche de densification, le tracé parcellaire pourra être redessiné/divisé (selon un procédé de type Bymby, build in my back yard, par exemple) afin de réduire les espaces extérieurs individuels et ainsi inciter les habitants à participer à la collectivité.
Ce projet peut paraître utopique, mais il se veut acteur du changement et de l’intérêt public.