Preux est une cité-jardin soumise à la perte progressive des qualités utopiques ayant fait sa renommée et confrontée à diverses pressions urbaines : boulevard périphérique, centre commercial d’ampleur européenne, projets de renouvellement urbain…
Le site nous a séduits mais le choix de Saint-Herblain s’est effectué aussi par défi ; nous n’avions aucunes réponses « a priori »… et l’adaptabilité de l’habitat diffus nous paraissait être un sujet d’avenir encore peu exploré. Nous avons rapidement fait le constat qu’aucunes réponses satisfaisantes n’émergeraient du quartier lui-même et qu’il fallait sortir des logiques sectorielles, changer d’échelle, considérer un territoire plus large, plus riche, tout un écosystème.
Nous avons imaginé, comme pour tout écosystème biologique, que l’adaptabilité du territoire serait liée à sa faculté de complexification et diversification sur le long terme. Élargi à l’ensemble des territoires périphériques, le projet consiste à imaginer un dialogue, voire des entraides, entre les grandes entités monofonctionnelles telles que les centres commerciaux, universités ou zones d’activités (les catalyseurs urbains comme Atlantis) et les quartiers fondés autour d’un centre isolé (les quartiers centripètes tels que Preux ou la Cremetterie) permettant la construction progressive de territoires supports de projets communs : les métacentres.
La mise en dialogue/coopération des différentes entités du métacentre offre des possibilités multiples et, nous l’espérons, imprévisibles : échanges énergétiques, diversification des productions agricoles, événements culturels
inédits...
Ainsi, le projet propose-t-il de combiner deux approches, « par le haut » à l’échelle métropolitaine qui appelle à des actions ambitieuses et « par le bas » qui part des forces existantes du site, des potentiels pouvant parfois paraître insignifiants aux yeux du passant : la passerelle, les ateliers, les closes... Cette dernière approche peut amener des développements simples et rapides : micro-architectures, interventions artistiques, extensions de logements, projets paysagers ou de mutualisation autour des closes (BIMCLO).
Le projet-processus comprend des « conditions minimales » accompagnées d’un organe de gouvernance adapté — l’Atelier du métacentre — permettant la définition « d’actions leviers » autour de la notion de territoire-jardin. L’Atelier assure une gestion durable du territoire et articule les trois échelles de l’agglomération, du métacentre et de l’individu en intégrant les différents acteurs, même atypiques, du territoire-jardin (associations d’habitants, artisans, agriculteurs, commercialisateurs, solariste, artistes, enfants).
Le métacentre, basé sur un réseau d’espaces publics appropriables, nous semble être à même de répondre aux vicissitudes des transformations urbaines et de mettre en lumière les différents « temps » de la vie du métacentre : des saisons et récoltes, des soldes, des écoles, de la vie quotidienne ou de la vie culturelle nantaise.