Pour l’équipe ABJL, « la ville contemporaine est organique : tout comme un être vivant, elle évolue, elle s’adapte ». Ces jeunes architectes partent du principe que « la nature peut être un levier, le moyen de créer de l’urbanité dans ce site industriel ingrat et de faire respirer ce territoire enclavé en le reconnectant au monde qui l’entoure ». C’est pourquoi ils préconisent, d’une part, la création d’un « quartier parc habité » et, d’autre part, un plan évolutif et dynamique, un outil de fabrication de la ville, plutôt qu’un plan-masse figé. Les architectes affirment ainsi les liens entre les secteurs République-Estaing et le quartier Saint-Jean de part et d’autre du faisceau ferré ; une promenade verte accompagne le tracé du futur TCSP et crée des porosités nord-sud qui jouent avec la topographie.
Très sensible au caractère stratégique de la reconversion de ce site industriel « qui sent le bétail, le sang et la violence », et qui a « un passé à explorer et une mémoire à raviver », l’équipe a choisi de réinvestir certains bâtiments et les hangars existants et de les reconvertir en open spaces, équipements sportifs ou scolaires, serres ou encore espaces commerciaux. Dans ce nouvel écoquartier, une typologie d’habitat singulière et générique est proposée. Elle repose sur le principe de volumes capables d’échelle limitée (R + 3 + combles) mais composant un tissu plutôt dense. A base de structures métalliques, ces volumes sont conçus pour évoluer et s’adapter, à l’échelle du bâtiment pour intégrer éventuellement des petites activités (ateliers, bureaux et commerces) et à l’échelle du logement lui-même avec un système de modules, les « boxes ».