Avec ce grand ensemble de logements de Marcel Lods, la problématique était d’intégrer ce morceau de modernité aujourd’hui dégradé et déprécié : comment relier et fondre au reste de la ville un quartier en rupture, isolé, autonome dans sa forme? Comment en dissiper la néo-centralité introvertie, peu accessible aux habitants du voisinage et perçue comme dangereuse et insécure ? « Playscape » projette plusieurs échelles d’intervention structurantes. L’espace central est ouvert afin d’offrir des connections avec la ville. Des percées au rez-de-chaussée des immeubles sont créées, et des locaux réaffectés en commerces et services de proximité.
Une réflexion sur la coupe prolonge le travail sur la dilatation des logements et l’appropriation par des usages mieux définis. L’espace extérieur de la ville et le rez-de-chaussée des immeubles se différencient par un jeu de niveaux et l’invention d’un balladoir. Les façades existantes se déploient en loggias vitrées. Ainsi peuvent s’opérer de multiples appropriations collectives, à la condition d’un travail de programmation en profondeur. L’écriture proposée, économe en moyens mais contemporaine et sensible, peut être lue comme la mise en forme d’une nouvelle manière de faire la ville avec, et non contre, le grand ensemble. Ce projet démontre qu’il n’est nul besoin d’actions lourdes pour générer des vecteurs de vitalité dans la cité. Tout au contraire, il invite à considérer plus en détail les usages et l’affectation du sol. Ici se situent les enjeux.