Ilham Laraqui et Marc Bringer mettent en place deux plaques urbaines bâties décalées, reliées par l’une de leur extrémité qui font éclore, entre elles, deux espaces publics aux caractères complémentaires : une esplanade ouverte sur la route de Grenade d’une part, le Parc de la Mairie ouvert à l’est vers la Garonne d’autre part. Ce principe présente l’intérêt de créer une centralité forte, à l’interface des deux plaques.
La stratégie urbaine du projet s’inscrit dans la continuité des tracés agraires existants. Les terrains sont divisés dans le sens est-ouest en fines bandes occupées en alternance par des constructions et des champs. Ces derniers sont découpés en jardins privatifs ou parcs publics cultivés. Lors de la mise en place du projet, des parcelles vides sont conservées en champs de grandes tailles, les constructions apparaissent progressivement, plantées au beau milieu d’un paysage agraire préservé. Au fur et à mesure des réalisations, les champs se réduisent sans jamais disparaître. Ainsi préservés, ils doivent favoriser l’autonomie alimentaire et le développement d’une agriculture urbaine locale, survivance de la culture paysanne : une vie mi-rurale mi-urbaine, un mode de vie métissé pour une population rurbaine. Le système urbain à faible empreinte écologique se compose de 500 logements et maisons. Ces derniers sont des bâtiments passifs dont certains à énergie positive. Leurs espaces intérieurs principaux sont tous orientés au sud. Des espaces de vie collectifs sont constitués de patios, de serres, de buanderies, de terrasses, de potagers suspendus et de parkings pour les véhicules partagés…