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Urbanisme agricole — Pays de Dreux
Ce projet répond essentiellement au thème du développement des bourgs ruraux. Il nous semblait important de questionner la manière dont on organise l’urbanisation des campagnes. Réfléchir à l’extension d’une commune, c’est d’abord réfléchir à ce qui fabrique sa limite, ou sa lisière.
 
La lisière
C’est l’épaisseur s’intercalant entre les villages et les cultures qui nous intéresse. C’est le lieu de contact entre zone habitée, commerciale, agricole ou artisanale. La lisière du bourg rural peut être support de multiples activités : espaces de jeux, de liberté, de cultures nourricières. Il s’agit de les intégrer au projet d’extension, plutôt que de les regarder disparaître lotissement après lo­tissement.
Traiter de la lisière, c’est traiter du rapport entre le village et sa pro­duction nourricière c’est l’opportunité d’inventer une agriculture péri ur­baine saine qui alimentera la commune en favorisant les circuits courts.
Seule une transition vers un modèle agricole sans pesticide garantira la santé de la population et permettra d’inventer de nouveaux scénarios de relations entre habitants et productions agricoles.
L’enjeu de notre travail est de définir l’épaisseur de cette lisière productive et d’imaginer sa constitution.
Afin de déterminer la fabrication de la limite de l’urbanisation, l’ar­chitecte/paysagiste relèvera les éléments paysagers qui deviendront support et accroche de projets comme les boisements, le relief, le réseau de chemins traversant les cultures, ou encore les corps de fermes isolés.
En concertation avec les différents acteurs du territoire (CA, DDT, CAUE, etc.) y compris les associations, l’architecte paysagiste di­mensionnera les limites d’interventions du projet spatial afin de renseigner les documents pour la révision du PLUI.
 
Le Paysage agricole
La commune recensera, avec l’aide de ses parte­naires agricoles (GAB, Terre de Liens, Chambre d’Agriculture), les agricul­teurs intéressés par une installation sur le territoire communal.
Il s’agit ensuite de mettre en place, en concertation avec les agriculteurs concernés, une nouvelle trame agricole qui structurera le paysage et prendra en compte les besoins.
 
Les îlots types
Au sein de cette nouvelle organisation agricole, des emprises fon­cières seront également réservées pour accueillir de nouveaux habitants ou de nouvelles activités. Elles ponctuent l’espace agricole, et s’organisent en îlots types, où habitat, activité artisanale et agricole se mêlent.
Pour pouvoir s’installer au cœur de l’espace cultivé, chaque îlot type a nécessité d’être autonome, que ce soit en énergie, en eau potable et en assai­nissement. L’architecte s’appuie sur ces dispositifs pour concevoir les îlots.
 
Conclusion
Différentes échelles de projets s’emboîtent à la façon des poupées russes :
- un bourg installé sur un territoire de grandes cultures industrielles,
- des îlots bâtis qui ponctuent l’épaisse lisière nourricière,
- sur l’îlot des jardins potagers qui se glissent entre les habitations.
Dans ce projet, nous tentons finalement de redessiner un paysage que l’on connaît, qui, sans nostalgie, résonne avec la mémoire collective d’une ruralité évocatrice.

L'avis du jury
L’équipe propose en lisière des centres bourgs des « zones constructibles agricoles » intégrant une agriculture diversifiée (stockage, production, élevage,) et des petits programmes d’habitat. Elle cherche ainsi à dépasser la sectorisation que la réglementation urbaine impose entre zones dédiées à l’habitat et zones agricoles. Le projet se décline en six propositions d’îlots test, chacun associé à un type d’activité, et traité à l’échelle architecturale.
 
L’idée « de campagne productive » soutenue par l’équipe est le support d’un nouveau type d’urbanisation maîtrisée, peu dense, et permettant de mixer l’habitat et l’activité agricole.
L'équipe
Tous trois fraîchement diplômés, nous nous sommes rencon­trés au sein de l’école Nationale d’Architecture de Bretagne.
 
                  Travailler sur le devenir des campagnes nous est apparu comme une opportunité inespérée pour une première collaboration professionnelle. C’est tout naturellement que notre équipe s’est constituée pour répondre au sujet proposé par Europan et cette participation n’a fait que renforcer notre intérêt pour les concours d’idées.
 
                  Notre réponse Europan s’organise en trois grandes phases qui cor­respondent à trois échelles de projet différentes :
- la définition de la lisière d’un bourg installé sur un territoire agricole indus­triel,
- au sein de cette épaisse lisière nourricière le dessin d’une nouvelle trame agricole,
- l’installation d’îlots constitués de bâtiments bioclimatiques en bois ponc­tuant cette épaisseur nourricière
 
Si l’acte de construire correspond à la dernière étape de notre projet Europan, elle est en revanche la première de notre vie professionnelle.
 
                  En parallèle de nos activités, nous sommes engagés dans la construction de 4 maisons ossature bois bioclimatiques, dont 3 passives. Elles reprennent les principes énoncés lors de notre projet : les matériaux de construction sont ceux que l’on rencontre déjà sur le territoire, et sont assem­blés de façon durable, soluble dans le temps. Les maisons sont en ossature bois rem­plie de ouate de cellulose s’orientent de manière bioclimatique et se chauffe grâce aux calories solaires. La qualité de construction tend vers l’autonomie énergétique du logement.
 
                  Nos activités professionnelles respectives continuent de nourrir notre démarche environnementale ainsi que notre volonté de travailler de manière responsable de la conception à la construction. C’est pourquoi nous avons pris des chemins engagées dans la construction en bois, aussi bien en agence d’architecture qu’en entreprise de charpente/ossature bois.
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