E
U
R
O
P
A
N
F
R
ARCHIVES
Sessions :
Sessions :
Les projets
Retour
Du ponctuel à l'usuel — Montreuil
Notre réflexion sur le thème de la ville adaptable s'est construite lors de nos différentes explorations du territoire montreuillois, que nous avons parcouru depuis le centre jusqu'au quartier Boissière. Ces promenades urbaines ont fait émerger de premières intentions, qui ont été confirmées par l'analyse interscalaire du site. En effet, à l'heure actuelle, le plateau de Montreuil est, tout à la fois, défini et limité par sa structure topographique et ses infrastructures de transport. L'arrivée prochaine du métro et du tramway va engendrer une transformation radicale et offre la possibilité de travailler sur l'adaptation d'un tissu constitué à un tel bouleversement.
 
Notre stratégie propose d'anticiper, de préparer et d'accompagner la mutation à travers une séquence de micro-interventions qui connectent le déjà-là et l'à-venir. Dans un premier temps, le repérage sur site a permis l'identification de neuf types d'espaces aptes à accueillir ces interventions (délaissés, croisements, abords, débords, places, franges, clairières, lisières, fragments).
 
À chaque type, nous avons associé un site représentatif afin de dessiner un parcours inspiré des usages actuels et futurs des habitants : les entrepôts délaissés de l'îlot Signac, le croisement du boulevard Aristide Briand et de la future ligne de tramway, les abords de Mozinor, le débord devant le mur pignon rue Edouard Branly, la Place Jules Verne, les franges du Théâtre des Roches, la clairière de l'îlot boisé bordé par le chemin des écoliers, la lisière de la rue de la Montagne Pierreuse, le bâti fragmenté de l'îlot Boissière.
 
Pour chaque site, nous avons établi une stratégie combinant les spécificités des lieux et les caractéristiques des types. Les scénarios s'appuient sur des éléments programmatiques inspirés par les atouts et les manques de l'existant : coloniser les entrepôts Signac par les productions maraîchères des jardins potagers avoisinants ; élever un belvédère au croisement du boulevard et du tramway pour surplomber le paysage ; ouvrir le rez-de-chaussée de Mozinor sur l'espace public pour rendre visible ce qui s'y passe ; ponctuer la rue Edouard Branly d'une activité éphémère adossée au mur pignon ; rassembler les éléments disparates autour de la place Jules Verne ; faire rayonner le Théâtre des Roches par des évènements hors les murs ; révéler un cœur d'îlot végétalisé pour en faire une oasis ; intercaler des animations entre l'école et les pavillons à la lisère du futur Parc ; tisser des passages pour s'infiltrer dans le bâti de l'îlot Boissière.
 
Ces stratégies saisissent des opportunités, développent des potentialités, tirent parti des ressources présentes. Elles proposent des interventions ponctuelles qui au fil du temps feront partie des usages et du quotidien des personnes habitant et travaillant sur le plateau. La ville s'adapte et se transforme en s'appuyant ce qui existe déjà, en comprenant ce qui la constitue, la structure et l'anime.
interviews
  • Présentation du projet
  • Parole aux experts
  • Parole à la ville
L'avis du jury
La stratégie proposée prépare et encourage les mutations inévitables lors de l'arrivée du Metro et du Tram. La qualité du projet réside dans la méthode: constituer une séquence à l'échelle de la ville à partir de micro interventions judicieusement situées. Ces interventions représentent des blocs typologiques, des patterns, liés à des sites. Il y a 9 sites références, liés chacun à des situations différentes qui in fine se répartissent sur l’ensemble du territoire. Les éléments déclencheurs créent des polarités judicieusement réparties sur l’ensemble du territoire et conduisent au  renouvellement du haut Montreuil. Cette approche multiplie les potentialités, révèle de nouveaux espaces publics et s’appuie sur le « déjà-là ».

Le jury a remarqué la pertinence de la proposition structurée autour d’une succession d’interventions qui se déploient dans l’espace urbain.
L'équipe
Notre équipe s’est constituée à l’occasion d’Europan, nous rassemblant autour d’un territoire et de problématiques déjà explorés dans le cadre de différents projets étudiants. Nous souhaitions poursuivre de manière collective des réflexions entamées individuellement durant notre cursus : modalités de fabrication de la ville, allers-retours nécessaires entre la macro et la micro échelle, relation entre fabrication et moyens de représentation du projet.
 
Toutes trois diplômées entre 2012 et 2014 à L’ENSA de Paris Malaquais, exerçant aujourd’hui au sein d’agences d’architecture traitant différentes échelles de projets, nous avons pour la première fois associé nos affinités et nos complémentarités pour ce concours. Nourries d’une approche transdisciplinaire de l’architecture – arts appliqués, sciences humaines, littérature… – nous avons intégré à notre réflexion sur la ville adaptable une appréhension empirique des lieux, et des points de vue tels que ceux du promeneur, de l'habitant, de l'usager... Nous avons en particulier cherché à tracer une méthodologie vivante et pragmatique, s’appuyant sur le parcours urbain et la prise en considération de l’existant comme impulsion de projet.
CONTACT
FR | EN