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Les projets
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Des racines et des ailes — Goussainville - Grand Roissy
Notre proposition a l’ambition de s’insérer dans le temps long. Ceci est sa force et sa faiblesse, elle donne une cohérence à des questions récurrentes et multiples, connues et qui continueront de se poser, mais peut paraître à contre-courant des rythmes actuels de fabrication de la ville. Sur ce projet de temps long, l’adaptabilité est une donnée d’entrée nécessaire au même titre que la permanence du croisement des enjeux (ici écologie, production et paysage) Le site de projet pose d’emblée la question du temps long et constate l’échec de son adaptabilité : la mise en service de l’aéroport s’est révélé depuis plus de 40 ans incompatible avec un quelconque projet local, cohérent et durable.
 
Le vieux Goussainville nous interpelle à la manière d’un Pompéi moderne. Nous proposons de renverser ce regard, de voir sa situation comme une aubaine pour que les habitants se réapproprient leur territoire, particulièrement soumis aux effets de coupure. Aussi, la pression économique exercée par l’aéroport montre ses limites : elle induit une fuite en avant de projets et en conséquence à une augmentation de la consommation de terres agricoles quand bien même les friches industrielles et commerciales progressent.

Le vieux village n’appartient pas proprement dit au corridor métropolitain et le PEB y a modéré la pression foncière. Dans le même temps, les émissions de gaz produites par l’aéroport participent aux pics de pollution observés dans la métropole. Afin d’inscrire la sécurisation foncière et participer à une réduction des pollutions atmosphériques, nous proposons de développer l’exploitation forestière et de faire du village un laboratoire de la filière bois. Réfléchir à l'avenir du vieux Goussainville, c’est penser à l'ancrage de l'activité agricole, au paysage social et au rôle des espaces naturels sur ce secteur. Considérant la filière bois selon l’angle le plus large, notre proposition se développe sur plusieurs décennies et engage un champ d’acteurs diversifié. À l’interface entre ville et campagne, elle répond à trois objectifs : écologique, paysager et productif.

Ressource fédératrice, la forêt favorise une hybridation des économies tout en s’adressant à un public élargi. Mieux connu, le village devient emblématique et rassembleur, son activité augmente et déclenche des partenariats. Pour que le projet résiste au temps, les principes d’économie circulaire et de gouvernance partagée sont favorisés : si la puissance publique est attendue comme instigatrice du projet, des financements privés sont souhaités pour construire des liens durables avec les acteurs de la filière bois. 
interviews
  • Présentation du projet
  • Parole à la ville
  • Parole aux experts
L'avis du jury
Projet fort dans son parti pris qui est entièrement axé sur la déclinaison d’une thématique : celle de la valorisation du paysage en tant que « substance active ». Ainsi, le grand territoire du Val d’Oise devient le lieu de développement de la filière bois en Ile-de-France et Goussainville en est son centre névralgique, son laboratoire. Par la mise en place d’un ensemble d’activités découlant de la filière, Goussainville rayonne à la fois nationalement, mais aussi et surtout à une échelle régionale et locale promouvant une logique d’économie circulaire, décloisonnant les zones monofonctionnelles.  L’idée est de reconstruire le territoire dans un temps long, de recréer un véritable écosystème où le paysage est à la fois récréatif, protecteur et productif. Ce « parc en mouvement » doit permettre au territoire d’aller vers l’autonomie par le retour à la terre en repensant l’ancrage de l’activité agricole et l’implication sociale qu’il sous-tend.

Le jury a souligné l’ambition de la réflexion menée sur la filière agricole. La proposition d’une filière sylvicole a été jugée particulièrement appropriée dans un contexte de pollution des sols et de l’air.
L'équipe
L'équipe se connait principalement de l’école d'architecture. Issus de formations plurielles (photographie, géographie, design, rendu d’images), tous les quatre travaillent ensemble pour la première fois. Si leur activité principale est l'architecture, leurs pratiques rendent compte de la diversité des champs disciplinaires qu’elle regroupe. Leurs parcours diversifiés, leurs regards complémentaires ont nourri l’approche du projet et enrichi les débats. C’est avec une grande curiosité pour les autres disciplines que chacun s’est inscrit dans ce projet, avec comme intention commune la recherche d’une plus grande interdisciplinarité et la découverte d’autres méthodes de travail.
Le concours Europan les a réunis avec un intérêt partagé pour le site de Goussainville et les profondes contradictions qu’il porte. 
Photographe et Architecte autrichienne et citoyenne du Grand Paris, Diana Levin enseigne et collabore régulièrement avec des agences d'architecture ainsi que des collectifs d'art en France et à l'étranger. 
Géographe, Sidonie Bouilllerot a travaillé au sein de collectivités territoriales sur des projets de développement local. Son souhait de rejoindre la maîtrise d’œuvre la pousse vers de nouvelles études d’architecture. Depuis elle rejoint une agence d'architecture et urbanisme parisienne.
Diplômée en Design d’Espace Territoires Habités, Elodie Bru ne considère pas le design comme une discipline, mais comme une démarche ouverte et collaborative qui permet de faire le lien entre le dessein et le dessin. Elle développe ses propres projets et enseigne en école supérieure de design à Paris. 
Architecte, François collabore avec différentes agences d’architecture dans le cadre de concours. Éternel amoureux des Landes et de sa forêt, c’est avec un certain plaisir qu’il constate le regain d’intérêt général concernant la construction bois et le renouvellement de sa filière.
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