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Lost highway - A(p)prendre de l'A87 — Champigny-sur-Marne/ Grand Paris
L'autoroute A 87 a été, à partir de 1965, un projet de troisième rocade autoroutière parisienne. Ce projet reprenait en grande partie celui de l’ARISO (Autoroute Interurbaine de Seine et Oise), dont le tracé était compris dans des zones encore faiblement urbanisées de la banlieue parisienne. Malgré la construction et la mise en service de plusieurs petits tronçons, la majeure partie des emprises de l'A87 sont restées vides jusqu'à l’abandon de ce projet en 1985, au profit de la Francilienne.
À l'est de Paris (de la commune de Sucy, en passant par Bonneuil, Ormesson, Chennevières, Champigny-sur-Marne et la commune de Villiers), un morceau de territoire est traversé par un corridor de terrains restés gelés pour ce projet inachevé. Présentées comme zones à urbaniser sur les documents municipaux pendant plus de 50 ans, l'interdiction légale de construire sur ces parcelles a généré une occupation des sols particulière, support d'usages informels, de pratiques nomades et anonymes, d’appropriations non programmées, de constructions hors normes. Cette interdiction de construire a également permis d'abriter une lente propagation d’espaces naturels sauvages et forestiers au potentiel écologique rare. Depuis des dizaines d’années, des plantes pionnières ont pris la place et le temps de s’y enraciner, de grandir et d'offrir par là même un écosystème refuge pour la faune et la flore.
 
Aujourd'hui, les différentes parcelles qui composent cette autoroute fantôme sont le support de projets d’aménagement isolés les uns des autres. Ce processus d'urbanisation par effet de mitage devrait idéalement se développer autour d'une ligne de bus en site propre - traversant cet axe Nord/Sud longitudinalement et reliant ainsi deux gares du Grand Paris (RER A, Sucy/Bonneuil | Ligne 16 du Grand Paris Express, Gare des 4 Communes).
Notre projet propose une vision alternative au scénario d’effacement inexorable de cet étonnant espace vert linéaire. Nous faisons l'hypothèse que l'A87 existe déjà bel et bien sous nos pieds, mais plutôt en qualité d’infrastructure piétonne résiliente. Dans un territoire périphérique dense et constitué, celle-ci préfigure un chaînage d'espaces naturels et de sites en projets capables de constituer un couloir écologique structurant pour les communes qu'il traverse. Il nous appartient alors de spéculer sur les qualités de cet état brut du paysage et - pourquoi pas - de faire prévaloir sur l’ensemble de ce site la présence d’un jardin métropolitain en puissance.
En nous appuyant sur le dispositif d’Espaces Naturels Sensibles (ENS) en vigueur dans le Val de Marne - cette compétence départementale qui vise à préserver, reconquérir et valoriser des sites qui présentent un intérêt écologique et/ou paysager remarquables et/ou menacés ou bien encore des champs naturels d’expansion des crues - nous voulons nous saisir des 13 Espaces Naturels Sensibles du département comme autant de projets ressources pour opérer la valorisation des territoires de l'A87. Autour de ce poumon vert pourrait alors se développer un projet de transport en commun par bus (reliant les deux gares du Grand Paris) mais cette fois, de manière transversale afin de le faire dialoguer avec son environnement proche, dense et construit.

      L'avis du jury
      L’auteur propose un élargissement de la focale pour questionner la vocation et le rôle du site à l’échelle du Grand Paris. Il révèle la singularité de chaque séquence d’un anneau métropolitain exceptionnel, qui apparaît en creux d’espaces densément urbanisés. Le projet s’appuie sur l’idée de « jardin métropolitain » comme espace de liaisons, de mobilités et d’opportunités de projets, entre les paysages ouverts et bâtis, à conserver, ouvrir, stimuler ou transformer.
       
      En repérant le potentiel et les à-côtés d’une infrastructure inachevée, le projet pose les jalons d’une vision géographique cohérente face au risque de projets d’aménagements urbains isolés. Il interpelle les multiples acteurs de ce territoire annulaire par la mise en évidence d’une green belt à l’échelle du Grand Paris.
       
      L'équipe
      Guillaume Barnavon est architecte HMONP. Avec Le Studio Dièse, il réalise à partir de 2014 un ensemble de travaux collectifs : Lauréat Europan13 avec le projet “Bondy’s Count” - Mentionné pour le concours Svratka Riverfront avec le projet “Resist is not enough” - Participation à deux éditions du festival d’art contemporain “Diep~haven” - Invitations du collectif Port Nord pour la réalisation d’installations dans le port industriel de Chalon sur Saône - Construction de microarchitecture pour le cinéma le Royal à Montpellier - Cycles de recherches sur la métropole nocturne Francilienne, sur la ville d’Athènes et sur le jeu vidéo & l’architecture - Étude urbaine pour la Mise en Parc de Paris La Défense. Il collabore parallèlement avec d’autres agences d’architecture et réalise actuellement des résidences pédagogiques d’architecture en milieu scolaire.
       
      Pour son diplôme à l’ENSA Paris-Malaquais en 2013, il s'intéresse à un ensemble de terrains préemptés pour la réalisation du projet d’A87 | VDO | ALTIVAL - entre la gare du RER A Sucy/Bonneuil et la future gare des 4 communes à Villiers sur Marne. Il réalise à cette occasion une série d’exploration urbaine et de reportage photographique pour mettre en valeur les espaces en jachères et les zones d’activités logistiques rencontrés lors de ses déambulations.

       
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