Que faire d’une zone économique vieillissante à proximité du centre d’Angers, de l’autoroute et de la Maine ? L’affirmation de la vocation économique et productive autour du boulevard Ramon impulse un nouveau regard sur le devenir du secteur St Serge élargi. Face aux défis climatiques et énergétiques, nous proposons une approche durable de la ville, inspirée de l’économie circulaire, qui passe de processus économiques linéaires à des processus circulaires qui s’auto-alimentent.
Notre objectif est de révéler la géographie remarquable du site, au contact de deux ensembles géologiques et hydrographiques, et de retrouver l’ancienne plaine alluviale de la Maine. Trois espaces dessinent l’imaginaire du projet : St Serge Actif - le fleuve et ses paquebots ; l’avenue Jean Joxé – le quai et l’embarcadère ; le boulevard Ramon - la vallée dessinée par les coteaux de la ville constituée.
Notre démarche s’appuie sur une méthode systématique et reproductible. Nous identifions d’abord les ressources, les potentiels, les acteurs du territoire et recherchons les complémentarités. Chaque initiative, privée ou publique, chaque projet, doit générer du renouvellement urbain et économique tout en améliorant les usages collectifs, et ainsi créer des boucles de valeurs positives. Sur ces bases solides et factuelles, les axes de projets choisis et développés, à l’image de ricochets, induisent des ondes de valeurs positives dans différents lieux, échelles et temporalités.
Quatre boucles illustrent ici les principes permettant au site de Saint Serge de se ré-insérer dans un cycle productif :
- L’économie du recyclage et du ré-emploi : les déchets des entreprises de construction deviennent matière première de la Ressourcerie, implantée sur l’ancien site de la SFAC ;
- La végétation productive : la plantation de saules crée de la valeur économique en générant du bois de chauffage tout en limitant le risque d’inondation ;
- La valorisation du foncier : l’infrastructure repensée permet une création de nouveaux droits à construire ;
- Les structures capables : l’architecture de « boîte » se réinvente par des greffes et une densification verticale et flexible, adaptée aux contraintes d’un site inondable et aux évolutions des besoins.
Il s’agit d’entrer dans une logique d’échanges fertiles, et trouver des lieux où producteurs et consommateurs locaux peuvent partager espaces, infrastructures, matières premières, flux de déchets et savoir-faire.
Les temps de la ville se mutualisent pour tendre vers une intensification d’une activité urbaine productive, vivante et durable, tout en permettant à chaque étape de créer une interface solide entre ville active et ville habitée.