
Comment donner une image de centralité à une ville dont le développement historique est épars et dont le centre n’est pas identifiable par sa densité ? Le projet baptisé Centralité linéaire part du constat que le centre-ville de La Courneuve est un quartier à l’écart des flux qui le cernent sans y pénétrer. Constitué d’un tissu hétérogène, il reste profondément marqué par la présence de bâtiments témoignant d’un passé industriel glorieux. Le projet propose d’y constituer une urbanité spécifique en le dotant d’une image claire, qui s’appuie sur le dédoublement de l’avenue Gabriel Péri, et le redynamise par de nouveaux enjeux fonctionnels (centre administratif, salle de conférence, centre culturel, commerces, activités et lieux de culte). Au lieu de les opposer, l’équipe a choisi de réconcilier deux images fortes : celle de l’institution municipale et celle du passé industriel, incarnées par la mairie et l’usine Mécano réhabilitée en centre culturel et artistique. La recherche porte sur une “centralité linéaire”.
Le projet affirme la place de l’espace public, comme vide à partir duquel les fragments, porteurs d’identité, se recomposent. La Place linéaire est constituée par un “voile-façade”. Le projet architectural répond à la confusion actuelle : un système d’édifice Hall est positionné en vis-à-vis de l’ancienne mairie afin de proposer une nouvelle façade d’entrée contemporaine qui met en valeur l’ancienne. Les typologies variées de logement reprennent l’esthétique industrielle, créent l’alternance “plein-vide”. Ils se développent sur le principe de refends en béton, disposés selon plusieurs rythmes : celui de l’espace à vivre, celui de l’activité ou celui de l’espace végétalisé. Ainsi, chacun des vides est proposé comme un jardin suspendu, une respiration à la ville.