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Jurassic Parks — Besançon
Jurassic Parks propose une stratégie macro, micro et nano pour conforter la vocation productive du territoire. La singularité réside ici dans l’association d’une production immatérielle de connaissance à une production matérielle spécialisée dans la mécanique de précision. Le projet explore les relations entre une stratégie économique transnationale et l’incidence du socle géographique jurassien à trois échelles. A travers les expériences pionnières que sont les fermes horlogères (établissage) ou la multiplication des manufactures huguenotes en Franche-Comté suite à la révocation de l’Edit de Nantes, l’histoire du Jura montre à quel point spécificités géographiques et spécificités économiques sont liées.
 
À l’échelle régionale, le projet propose de renforcer les liens de Besançon avec l’écosystème jurassien. Au parc naturel régional qui épouse les contours du massif montagneux calcaire, se superpose un parc industriel dynamique lié à l’industrie horlogère suisse et à l’industrie pharmaceutique bâloise. La mise en tension des régions frontalières françaises, suisses et allemandes crée un cluster paysager dont le rayonnement dépasse l’addition du poids respectif de chacune des parties. Besançon conforte sa place charnière dans le dispositif, préserve son bassin d’emplois spécialisé et mise sur la recherche pour trouver de nouveaux débouchés et anticiper les mutations du tissu industriel.
 
À l’échelle urbaine, trois figures paysagères majeures affirment une identité propre aux quartiers périphériques. La persistance de l’ancien méandre du Doubs est réaffirmée comme unité de lieu avec sa structure caractéristique de vallée encaissée, de coteaux abrupts et de buttes témoins. Doublant cette première ossature, la ceinture des lisières forestières fortifiées par Vauban est renforcée comme horizon paysager commun et potentiel de nature aux portes de la ville. Enfin, cinq voies radiales sont identifiées comme vecteurs de mixité et d’intensification du tissu urbain. La rue de Dôle, la route de Gray, l’avenue des Montboucons, la rue de Vesoul et la rue de Belfort deviennent le laboratoire de la ville productive.
 
À l’échelle locale, la stratégie de transformation des espaces publics s’appuie sur les spécificités du relief karstique pour articuler le campus de la Bouloie avec la Technopole Temis. Les deux parcours proposés, décloisonnent les espaces et ouvrent le campus sur la ville. Vitrine du campus, Jurassic track offre un parcours urbain direct et lisible, associe recherche et industrie et agrège l’ensemble des équipements structurants. En contrepoint, suivant une direction est-ouest, Jurassic trail est un chemin de traverse qui met en relation les bois, le campus et le quartier de Montrapon autour d’une succession de parcs tirant partie de la diversité des milieux naturels. Étudiants, habitants et chercheurs se croisent au sein de ce campus paysage.
 
    interviews
    • Présentation du projet
    • Parole à la ville
    • Parole à l'expert
    L'avis du jury
    Proposition qui présente une force et une radicalité par sa figure graphique témoignant d’une inscription inattendue dans le grand territoire. Le projet présente également beaucoup de finesse dans son expression et offre un cadre de réflexion stratégique pour les collectivités et l’Université, en portant une vision plus large de la perception de l’Université dans la ville.
    L'équipe
    Formée au Magistère d’urbanisme de la Sorbonne, Clara Loukkal multiplie les expériences en agence de paysage avant d’intégrer le cursus de formation des paysagistes DPLG de Versailles. Son parcours l’a conduite à trouver un terrain d’exercice à cheval entre urbanisme et paysage au sein de l’agence de Michel Desvigne. Dans le même temps, Benoît Barnoud, architecte de formation, enrichit son parcours par le master d’histoire des jardins de Paris I, puis par l’école de paysage de Versailles. Son expérience à l’Agence Ter lui a permis de développer une approche des territoires à plusieurs échelles, aussi bien en France qu’à l’étranger. La complémentarité de leurs points de vues leur permet d’envisager les questions urbaines à travers un large spectre de disciplines. Après plusieurs collaborations, dont une proposition lauréate au concours Europan 13 sur le site de Moulins, ils s’associent pour créer l’agence Altitude 35 en septembre 2017.
     
    Leur approche met en avant la structure géographique des territoires habités comme outil de compréhension et levier de transformation des sites. La topographie, l’hydrographie, la géologie et la nature des sols sont alors envisagées comme les déterminants de l’évolution des villes. Si le campus de la Bouloie de Besançon est un exemple symptomatique de l’imbrication complexe entre paysage, ville et infrastructure qui caractérise la ville contemporaine ; d’autres projets ont permis de construire cette méthode. À Kiev, le cours d’eau anastomosé du Dniepr, induit un développement par archipel de l’urbanisation. À Achères, l’intérieur du méandre inondable de la Seine a dicté à la ville son implantation à distance du fleuve et des crues. Les exemples laissés par Claude Nicolas Forestier en Argentine ou au Maroc, par Jacques Sgard, et par Michel Corajoud sur la Plaine Saint-Denis sont les jalons de cette approche pluridisciplinaire et ouverte qu’ils revendiquent.
     
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