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Gare éclatée — Evreux
La gare éclatée, récit de relations plurielles
 
Ville à la campagne, à une heure de Paris par le train, Evreux illustre la définition de la ville moyenne, située sous l’influence de métropole(s) et influente sur son territoire. Ancienne ville de passage sur la route de Deauville, elle est devenue contournée, isolée par ses limites naturelles et urbaines. Face à la déshérence du centre-ville commerçant au profit d’une périphérie plus compétitive et garante d’un mode de vie périurbain recherché, quelles qualités apporter dans le quartier de gare pour affirmer la productivité du centre d’une ville moyenne telle qu’Evreux ?
 
La gare est un point clé et central de diffusion des flux. L’éclater permet l’émergence d’un espace partagé, d’un lieu possible d’échanges entre voyageurs, habitants et travailleurs. À ceux qui arrivent, à ceux qui sont là. C’est un outil pour recoudre le territoire qui s’appuie sur les qualités du “déjà là”. Par le repérage “d’invariants”, la gare éclatée s’intéresse à la création d’un rythme, d’une greffe sur les structures paysagères, construites, humaines et historiques existantes. Elle affirme sa particularité face aux quartiers de gare métropolitains génériques. Entre petit et grand territoire, le voyageur révèle l’identité de celui qui est là.
 
L’enjeu est d’éviter la disparition des caractères propres de ce territoire et des solidarités présentes en confortant le réseau de biens et de personnes existant. Le grand paysage rencontre la rue productive par le traitement de la gare éclatée sur les points de rupture urbains. Leur qualification établit des liens géographiques et humains entre les espaces publics, privés, les invariants et le projet.
 
Être productif, c’est être collectif ! Les formes urbaines établies autour de la gare se basent sur une décision politique forte : le découpage du foncier en parcelles fines qui donnent une place à l’établissement de projets professionnels et familiaux à moindre coût, car situées le long d’une gare. Les rencontres provoquées entre start-uppers, artisans, industriels, usagers de la gare, familles, promeneurs génèrent des collaborations inédites et moteurs pour Evreux. Ces quartiers animés par le travail et la vie quotidienne révèlent un réseau d’acteurs dynamiques, visible sur les hauteurs du centre-ville comme symbole de la ville moyenne vécue et productive.
 
interviews
  • Parole à la ville
  • Présentation du projet
  • Parole à l'expert
L'avis du jury
Le projet valorise deux ressources majeures : l’humain et le patrimoine bâti. La qualité des propositions architecturales témoigne de la compréhension fine des différentes situations urbaines, avec un soin apporté au traitement des espaces publics.
L'équipe
Notre démarche trouve son point de départ à l’ENSA Nantes. Amis de promotion, après des parcours et des expériences variées, nous nous retrouvons au sein de l’Atelier Territoires traversés, Paysages inventés afin de présenter nos projets de fin d’études. Ils s’attellent à relever des contradictions spatiales produites par notre société. Emboitement des différentes échelles, immersions de terrain, transcriptions sensibles, questionnements des rôles de l’architecte, à l’aube de l’entrée dans la vie professionnelle, l’atelier fait naître des réflexions et des engagements communs.
 
À travers Europan, il s’agissait avant tout de les poursuivre. Suite à des analyses précises et rigoureuses, allant du territoire au fragment, les réponses composent avec les qualités relevées et révélées de la ville d’Evreux et réfléchissent à des notions comme celles de la limite, du périmètre, des cheminements. Mais aussi, à comment au travers d’une question générale, on arrive à tirer les spécificités.
 
La question urbaine en particulier nous interpelle de par sa complexité. Elle nécessite une vision globale. Notre démarche engagée repose sur une attention à ce qui nous entoure, un attrait pour des situations dites ordinaires, et le rôle social de l’architecte. Il nous faut soigner l’attention, ouvrir les champs des possibles, proposer de voir quelles sont les potentialités pour transformer nos modes d’existence. Les pensées de l’être et du déjà là nous apparaissent telles des réserves potentielles. Persuadés qu’il n’y a pas de rapport proportionnel entre l’intensité de ce que l’on peut découvrir et la distance du lieu, nous avons un attrait pour des situations modestes. Aujourd’hui, « les territoires du quotidien » sont partout. Au fil des rencontres, humaines ou architecturales, des récits résonnent, et permettent l’articulation des différentes échelles, jeu majeur de l’architecte.
 
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