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DOUR, KOAD, KER — Quimper

La ville vivante fait référence aux notions de milieu, d’évolution et d’adaptation, caractérisant notamment le vivant par le mouvement, dans le temps et l’espace. D’après cette première entrée, notre projet se développe selon trois temporalités in situ : la journée [24h], temps court et récurrent du quotidien; les saisons [8760h], temps des constructions humaines et naturelles ; la marée [6h], le temps instable des aléas climatiques. Ces cycles traduisent la dynamique constante de la ville vivante ; ses usages sont multiples et évolutifs. Le site de Quimper est remarquable par l'imbrication singulière des trames anthropiques et naturelles en son sein. L’empreinte de ces armatures, omniprésente dans la construction de la ville, constitue la structure essentielle du projet : DOUR, KOAD, KÊR (L’eau, le bois, la ville).
 
Il s’agit de façonner ces différentes trames intrinsèques pour croiser leurs usages : la “trame verte” comme support d’activités et d’habitat, la “trame bleue” comme balade pédagogique, la “trame anthropique” comme accueil de biodiversité indigène sauvage. Le territoire devient actif par l’installation de trois parcours multimodaux d’expérimentation du paysage. Le rééquilibrage des puissances vivantes de la ville crée une ville auto-régénérative pour vivre ensemble durablement.
 
Le développement du quartier est projeté en trois temps inhérents aux trois cycles de projet. Chaque étape est pensée comme un projet en soi, qui pourrait se suffire ou se poursuivre. C’est la garantie d’un projet adaptable à une ville en mouvement. Préfiguration et concertation : des occupations temporaires investissent immédiatement et à moindre coût les bâtiments existants vacants. Elles initient la concertation entre élus et habitants. Les bâtiments existants, progressivement libérés, sont adaptés et démolis partiellement, valorisant le réemploi dans une démarche d’économie circulaire. Construction : c’est le temps architectural du projet. Il est consacré à l’installation de logements et à la création d’espaces paysagers. Les murs sont porteurs d’équipements et d’installations, les dents creuses sont investies. Un nouveau quartier jeune et dynamique se dessine, par et pour les habitants. Prospective : préfiguration du temps long de la transformation territoriale en s’attachant à redonner une place majeure aux dynamiques naturelles dans l’espace urbain afin d’améliorer sa résilience et son attractivité. Un nouveau paysage de ripisylve se dessine au rythme des marées et des parcours, c’est le temps de l’adaptation au changement climatique d’une ville vivante, mouvante, changeante.
 
Nous proposons pour Quimper la vision d’un quartier qui prendrait conscience de ces rythmes naturels. La recherche de continuités spatiales, temporelles et d’usages entre le fleuve, le bois, et les mobilités humaines se veut la préfiguration d’un urbanisme inclusif et résilient. Une amorce vers une ville plus résiliente, changeante, vivante.

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>> Retrouvez ci-contre les 3 planches illustrées et le texte explicitant la relation du projet au thème de la session "Villes vivantes" ainsi que le processus de fabrication du projet. 

L'avis du jury
Le projet explore avec subtilité le thème des cycles temporels et des rythmes naturels : le quotidien, les marées, les saisons. C’est une clé d’entrée pour comprendre les rythmes de vie du territoire et une réponse intéressante au thème de la session, au-delà du site de Quimper. L’ordre des panneaux qui inverse la manière d’aborder les échelles de temps et d’espace (de la petite à la grande échelle) apporte un regard original.
L'équipe


L'équipe de DOUR, KOAD, KER est composée de l’agence rerum architectes, représentée par ses deux architectes fondatrices, Claire Roy et Adélie Collard, associées à Elisabeth Boscher, architecte.
 
Claire et Elisabeth se sont rencontrées au sein de l’agence Philippe Fichet architectes à Paris. Claire et Adélie ont étudié et présenté leurs diplômes ensemble à l’École nationale supérieure d’architecture de Lyon en 2012. En 2021, elles fondent ensemble l’agence rerum architectes à Paris. Dans sa pratique l’agence travaille à la diffusion d’une “culture climatique”, par la conception d’une architecture contemporaine contextuelle, dans ses dimensions sensible, contingente et théorique. Elisabeth apporte ses compétences complémentaires en urbanisme et paysage issues de formations et de son activité salariée.
 
L'équipe aime s'associer dans le cadre de concours pour réfléchir, ensemble, aux enjeux futurs et aux thématiques qui nourrissent leurs pratiques architecturales respectives. L’approche du projet par la question écosystémique, topographique ou géographique est une thématique récurrente dans leur travail commun. Au cours de leurs précédentes collaborations, elles développent cette problématique dans, par exemple, leur proposition pour un refuge du volcan en Islande ou encore un concours de musée de la Méditerranée en Italie. D’un point de vue plus urbain, elles abordent également ces notions dans leurs réponses respectives à Europan15, projets qui amorcent la réflexion sur la préfiguration et l'aménagement.
 
Cette approche réflexive constante prend également des formes plus théoriques ou prospectives avec la publication d’écrits et d’articles dans des revues qui englobent les champs des sciences techniques, du design et de l’architecture.


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