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DES JUMELLES, DU FIL ET UN PANIER : DANSER AU BORD DE NIORT — Niort

    La spécificité de la ville de Niort se traduit dans sa géographie. Bordée de toutes parts de vallées, marais, plaines et plateaux, ses bords offrent des choses que le centre n’a pas, un horizon ouvert, un sol cultivé, un rapport au sauvage, un accès au grand paysage qui, si la ville ne les a pas complètement effacés, donnent à capturer la diversité de manières d’habiter ce territoire.
    Notre travail développe un urbanisme du soin pour proposer des solutions de ménagement des sites. Il s’appuie sur trois grandes forces : révéler leur géographie, réparer leurs cicatrices et enrichir leur toile de vies.
     
    Ces trois principes permettent de reconstituer des refuges pour le Vivant en traitant les bords comme des écosystèmes riches et complexes. Le défi est de renverser ces bords en révélant leur épaisseur. Les marges peuvent alors s’exprimer comme les lieux d’une sociabilité riche et diffuse.
     
    Pour maintenir la diversité des espaces et les rendre plus habitables, nous avons élaboré un vocabulaire issu de la philosophie du vivant et de l’écologie politique.
     
    Quatre mots, pister, tisser, cueillir et danser sont issus de nos lectures et nourris par l’analyse et notre arpentage de la ville de Niort. À la fois moyens d’études et supports d’actions, ces verbes sont la condition du renversement de la ville depuis ses bords.
     
    Pister le territoire, les traces sur son sol, ses habitants non humains, revient à réapprendre à leur laisser des places et des droits dans nos projets. Les jumelles incarnent une posture d’attention à l’autre où l’on laisse la place à l’imprévu et à l’invisible.
     
    Tisser revient à entrecroiser les vies que nous avons pistées plus tôt pour leur ouvrir des espaces, imaginaires et physiques. La pelote de fil peut se matérialiser par le chemin du Millénaire pour activer les transformations urbaines et agricoles et composer une trame nouvelle habitable.
     
    Cueillir permet d’intervenir sur les sols que l’évolution de l’agriculture a progressivement effacés. C’est une posture d’observation accrue et multiple du paysage qui noue de nouvelles formes de connaissance et de partage des sols, incluant les êtres qui les peuplent, pour façonner des terres – terroirs à plusieurs échelles.
     
    Danser. De plus en plus de restrictions conditionnent nos corps dans la ville. La réhabilitation de la danse comme une composante du vocabulaire urbain s’oppose à la répression de la diversité des corps et de leur libre expression dans l’espace public. Nous avons imaginé intervenir prioritairement dans des espaces où la présence du corps est absente ou délicate.
     
    Ces verbes façonnent un projet en quatre temps. Ils permettent de fuir la rigidité du plan-masse et de montrer les mutations activées par le projet. Ces verbes peuvent traverser différentes échelles d’études et d’actions.
     
    Des jumelles, du fil et un panier. Des alternatives pour danser dans les bords de Niort.


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    >> Retrouvez ci-contre les 3 planches illustrées et le texte explicitant la relation du projet au thème de la session "Villes vivantes" ainsi que le processus de fabrication du projet. 

    VIDEO DU PROJET (par l'équipe)

    L'avis du jury
    Le jury remarque les apports théoriques référencés de cette proposition empreinte d’une certaine poésie et bien inscrite dans le thème des villes vivantes. Les propositions spatiales apparaissent justes et minutieuses à partir de quatre situations exemplaires de projet que l’équipe illustre par une proposition de processus et de phasage. Le jury est sensible au discours positif associé à la place de l’humain, ainsi qu’une « approche plus joyeuse » de l’adaptation du territoire et des délaissés urbains aux franges de la ville.
    L'équipe


      L’une paysagiste conceptrice et l’autre architecte, nous cultivons un intérêt pour les territoires de bord, de périphérie, de marge. Nous étudions des outils pour révéler leur richesse et transformer le vocable douloureux qui les caractérise. Nous développons un intérêt pour la philosophie du vivant et l’écologie politique dans chacun de nos projets. Nous émettons l’idée que nos métiers de concepteurs d’espaces tentent de jouer le rôle de passeurs, pour mêler ces courants à la fabrique de l’espace. Notre approche spatiale est avant tout nourrie de ces lectures. Nous en distillons des mots, capables de porter des visions de projet et de susciter l’imaginaire des différents acteurs.
       
      Récemment diplômée de l’École nationale supérieure de paysage de Versailles, Laly développe une démarche qui s’appuie sur son expérience d’apprentissage à l’Agence des espaces verts de la région Île-de-France. Elle travaille actuellement dans la coopérative de paysage et d’urbanisme Zeppelin et développe parallèlement l’association des Paysagistes Atterré.es. Cette association a pour but de mettre à disposition les compétences des paysagistes dans les transformations agricoles.
      Baptiste, au sein de l’agence Les Oiseaux Architectures, travaille sur des projets de construction à petites échelles qui cherchent à articuler la microarchitecture avec le grand territoire.
      Passionné par le vivant, il mêle à ses projets son expérience du terrain issue de longues heures d’observation pour tenter de fabriquer des espaces partagés avec le non-humain libre et sauvage.
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