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Acclimater la vallée — Guebwiller
Dans la vallée, les activités économiques se sont implantées, développées et diversifiées, mais se sont progressivement déliées des logiques locales. Un cordon de friches s'est formé le long de la Lauch, rivière presque invisible, générant un enjeu collectif majeur. Aujourd’hui, la vallée est marquée par une masse urbaine continue et une fragmentation des cohérences paysagères. Si la culture en terrasses de la vigne reste un motif prégnant sur les coteaux, les vergers, autrefois lisière productive et réservoir de biodiversité sont absorbés par le pavillonnaire.
Comment (ré)acclimater localement la vallée à de nouvelles conditions planétaires, pour régénérer un territoire commun ?
Une production mono-spécifique court le risque d’un effondrement de son attractivité à un moment non prévisible. Ainsi, le projet vise la ville contributive plutôt que la ville productive, en démultipliant les courts-circuits entre plusieurs filières et entreprises locales. Suite au relevé précis de l'économie urbaine de Guebwiller, nous pensons que la ville est en capacité de développer un métabolisme circulaire fait de "micro-climats" définis comme un ensemble très localisé de conditions favorables à des interactions spécifiques frugales en énergie, stimulant la circularité des ressources, les mobilités alternatives et l’innovation.
Ici, la commune assume sa centralité et le site NSC, échantillon exceptionnel, devient un laboratoire d'expérimentation de ce système d'interdépendances où cohabitent lieux de production, d'habitation et de stockage.
 
Les bâtiments les plus anciens sont préservés et débarrassés de leurs surplus encombrants. La qualité des matériaux, l'épaisseur des murs chargée d'histoire ont les qualités nécessaires pour supporter de nouvelles activités (pépinière, consigne, etc.) et des équipements. Leurs orientations générales invitent à des traversées est-ouest autrefois inexistantes. La trame des bâtiments interstitiels déconstruits est préservée. Lieux d'habitation et de stockage y cohabitent et respectent un même gabarit de parcelle, renforçant les perméabilités entre ces microclimats.
 
L'espace public génère de nouvelles lisières en renforçant la présence de l'eau, notamment par des bassins de filtrations et par des vergers de collections. Les aires de stationnement sont structurées par des rangées de fruitiers et peuvent pallier à une montée des eaux soudaine. Elles aussi contribuent à la régénérescence de la vallée.
À l'échelle des logements, l'idée d'acclimatation s'oppose au principe normatif d'une habitation « isotherme ». Une succession de filtres permet de varier le degré d'intimité et les ambiances climatiques. Un entre-deux commun réunit deux logements pouvant accueillir une famille et une personne âgée ou un étudiant, favorisant la solidarité et la contribution. Le stockage se mutualise et est valorisé sur l'espace public, sensibilisant les habitants/contributeurs aux activités à proximité.
 
Ici, chaque mètre carré participe à la ville contributive.
 
interviews
  • Présentation du projet
  • Parole à la ville
  • Parole à l'expert
L'avis du jury
Un projet singulier dans la session qui propose une approche métabolique du territoire en traitant des énergies et des flux à l’échelle de la région et du site. Le propos qui allie considérations écologique et économiques est convainquant.
L'équipe
Nous nous sommes rencontrés au cours de notre cycle de master à l’ENSAP Lille. Évoluant chacun dans des formations différentes, l’un en architecture et l’autre en paysage, nous avons été sensibilisés à l’intérêt de travailler conjointement. Cette complémentarité s’est consolidée lors de nos sujets de diplômes, et nous semble aujourd’hui évidente et nécessaire.
Participer à ce concours est un défi que nous avons souhaité relever ensemble, en parallèle de nos emplois respectifs, afin de retrouver cette complicité sur ce type de sujet. Celui-ci résonnait pour nous comme une opportunité de révéler et partager notre posture sur cette problématique contemporaine.
 
Louis est engagé et ses réflexions prennent souvent le contre-pied. La dimension territoriale du projet architectural le passionne, mais il lui est nécessaire de retourner à la manipulation de la matière pour trouver l’équilibre dans le détail. Son credo tient à ces mots d'Italo Calvino : « Chercher et savoir reconnaître qui et quoi, au milieu de l’enfer, n’est pas l’enfer, et le faire durer, et lui faire de la place. » 
Margaux, quant à elle, recherche la modularité des usages dans l’espace public et aspire à la multiplication des interactions entre faune et flore en milieu urbain. Sa philosophie rejoint celle du peintre et écrivain français, Henri Cueco, « le paysage n’existe pas, il nous faut l’inventer ».
 
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