Les usages et les modes de vie changent plus vite que l’environnement bâti. L’adaptabilité d’une ville réside donc dans sa capacité à absorber des usages changeants.
La ville n’est pas que du bâti. Elle apparaît dans l’interstice, espace collectif et partagé par excellence. L’invisible, cet indétectable lien fait prendre sens à une ville, à un quartier, parce que celui-ci est vécu, offre des qualités de vie tout en reconnaissant les visages qui l’habitent.
Le projet urbain doit être à l’image de la ville, en renouvellement constant. Nous proposons une méthodologie dynamique, un procédé d’itérations, pour un projet urbain défini mais non figé, qui prend en compte la complexité urbaine, en termes de temporalités, d’acteurs et d’espace(s).
Permaculture propose de compléter la ville par des projets qui deviennent évidents par l’usage, en cohérence avec les propres logiques de vie des habitants et de transformation territoriale : des évènements rapides à une micro échelle bouleversent les processus lents à une échelle macro.
Apporter du temps court dans le temps long de l’altération permet d’avancer par étapes, en se basant sur l’implication des citoyens. Ainsi peuvent se mettre en place des systèmes de production moins gourmands, moins chers, pour une plus grande capacité d’innovation et d’adaptation : au lieu de grands projets sur des temps longs avec des investissements importants qui figent une partie d’un espace urbain pendant le temps du chantier, nous proposons des projets mieux répartis dans le temps et les échelles, laissant place à l’expérimentation, et, paradoxalement, au temps de faire.
Le temps du chantier, expression tangible par excellence de la transformation d’un lieu, devient moteur de projet. Utilisé pour créer et rendre compte des changements permanents du quartier, il autorise des ajustements.
Reconsidérer qu’une ville n’est jamais finie donne sa chance à la négociation et à la possibilité d’altération des projets urbains à grande échelle, vers une cohérence du vivre ensemble.
Pour cette transformation progressive, situons-nous du côté des usages, car ce sont eux, et leur acceptation, qui rendent un projet de quartier évident. La mise au coeur du projet de ses usagers permet l’apparition de ce qui ne se voit pas, de l’invisible, pour qu’il existe, parce qu’il est déjà là.
L’enjeu n’est pas que Preux s’adapte aux changements qui l’entourent... mais que les projets aux alentours nourrissent Preux en permanence comme Preux devrait d’avantage les nourrir.
Les dynamiques urbaines d’un quartier, si elles ne sont pas reproductibles littéralement ailleurs, sont des moteurs qui peuvent initier d’autres projets en d’autres lieux ou à d’autres échelles, de la rue à la métropole. C’est l’ensemble des dynamiques urbaines, projetées à différentes échelles, qui formera un territoire adaptable et durable.