Sur ce site analysé comme une série d’éléments fragmentaires tournant autour d’une zone centrale, l’équipe mentionnée a voulu générer une polarité coordinatrice centrale, une architecture à l’échelle du quartier qui dialogue avec les différents aspects de l’urbanisme du lieu. La réponse apportée prend l’allure d’un “bâtiment-parc” qui remplit deux fonctions apparemment contradictoires : d’un côté la nécessité d’un parc urbain, de l’autre un programme de construction dense. Le projet développe donc l’idée d’un élément urbanistico-architectural. Sans proposer de formes imitatives de type naturaliste, les architectes ont travaillé sur les forces et sur les tensions urbaines existantes, sur la captation-réfraction de la lumière solaire, sur le filtre osmotique de la façade en bois, sur les jardins suspendus, sur les modèles comportementaux de relations avec le naturel et avec l’urbanité du lieu. Le concept urbain du bâtiment-parc est envisagé comme une essence matérielle et constituante et non dans une logique fonctionnaliste.
La forme du bâtiment trouve son origine dans “une action dynamique sur une typologie de base”. L’immeuble linéaire est ici soumis à une déformation que l’on peut décomposer en deux mouvements fondamentaux : une translation parallèle qui, à certains endroits (et à intervalles réguliers), la déconstruit et recule le tronçon suivant, créant des “plissages” ; et une légère rotation, différente pour chacune des neuf parties principales qui forment l’ossature du bâtiment. L’ouvrage en question s’étendrait sur des volumes (réhabilités) au nord, tissant ainsi avec un quartier et des structures bâties une connexion étroite, une nouvelle morphologie, une synthèse architecturale et urbaine.