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Les projets
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Permaculture - une méthodologie dynamique pour la ville en projet — Saint-Herblain
Les usages et les modes de vie changent plus vite que l’environnement bâti. L’adaptabilité d’une ville réside donc dans sa capacité à absorber des usages changeants.
La ville n’est pas que du bâti. Elle apparaît dans l’interstice, espace collectif et partagé par excellence. L’invisible, cet indétectable lien fait prendre sens à une ville, à un quartier, parce que celui-ci est vécu, offre des qualités de vie tout en reconnaissant les visages qui l’habitent.
Le projet urbain doit être à l’image de la ville, en renouvellement constant. Nous proposons une méthodologie dynamique, un procédé d’itérations, pour un projet urbain défini mais non figé, qui prend en compte la complexité urbaine, en termes de temporalités, d’acteurs et d’espace(s).

Permaculture propose de compléter la ville par des projets qui deviennent évidents par l’usage, en cohérence avec les propres logiques de vie des habitants et de transformation territoriale : des évènements rapides à une micro échelle bouleversent les processus lents à une échelle macro.
Apporter du temps court dans le temps long de l’altération permet d’avancer par étapes, en se basant sur l’implication des citoyens. Ainsi peuvent se mettre en place des systèmes de production moins gourmands, moins chers, pour une plus grande capacité d’innovation et d’adaptation : au lieu de grands projets sur des temps longs avec des investissements importants qui figent une partie d’un espace urbain pendant le temps du chantier, nous proposons des projets mieux répartis dans le temps et les échelles, laissant place à l’expérimentation, et, paradoxalement, au temps de faire.
Le temps du chantier, expression tangible par excellence de la transformation d’un lieu, devient moteur de projet. Utilisé pour créer et rendre compte des changements permanents du quartier, il autorise des ajustements.
Reconsidérer qu’une ville n’est jamais finie donne sa chance à la négociation et à la possibilité d’altération des projets urbains à grande échelle, vers une cohérence du vivre ensemble.

Pour cette transformation progressive, situons-nous du côté des usages, car ce sont eux, et leur acceptation, qui rendent un projet de quartier évident. La mise au coeur du projet de ses usagers permet l’apparition de ce qui ne se voit pas, de l’invisible, pour qu’il existe, parce qu’il est déjà là.
L’enjeu n’est pas que Preux s’adapte aux changements qui l’entourent... mais que les projets aux alentours nourrissent Preux en permanence comme Preux devrait d’avantage les nourrir.
Les dynamiques urbaines d’un quartier, si elles ne sont pas reproductibles littéralement ailleurs, sont des moteurs qui peuvent initier d’autres projets en d’autres lieux ou à d’autres échelles, de la rue à la métropole. C’est l’ensemble des dynamiques urbaines, projetées à différentes échelles, qui formera un territoire adaptable et durable.
interviews
  • Parole à la ville
  • Parole à la commission ...
L'avis du jury
Ce projet propose une méthode pour fabriquer la ville de manière partagée et phasée dans le temps. Le projet fait la synthèse de plusieurs temporalités de projet : celle de l’urbanisme, celle des acteurs et celles de l’espace public .Il interroge le court terme et le long terme. Le projet revendique un urbanisme de l’éclectisme et du provisoire. Il se positionne à l’échelle du territoire et du site de manière parallèle. A l’échelle du territoire, il identifie quatre leviers de transformations. A l’échelle du site d’étude il développe quatre interventions thématiques.

Le jury a apprécié le spectre large et complet des problématiques abordées par le projet. Il a souligné les qualités d’un travail de régénération appuyé sur les qualités locales du quartier de Preux. 
L'équipe
Anne-lise Gruet, Amélie Allioux, Maud Nÿs, Anne Petit et François Hamon sont architectes, ingénieurs, plasticiens, doctorants, philosophes, philanthropes. Ils font partie du Collectif Fil, une association de recherche-action nantaise soucieuse de questionner la pratique de la maîtrise d’oeuvre, notamment son rôle social, mais aussi la relation qui lie ses acteurs aux maîtres d’ouvrages, ou encore aux usagers de l’architecture, vers plus de dialogue.

Participer à Europan était l’occasion d’intensifier les recherches du collectif et de les ouvrir à une nouvelle dimension opérationnelle. Le thème de la ville adaptable et la proposition d’un site à Preux, à Saint-Herblain, ont renforcé son intérêt à répondre à l’appel Europan12. Le choix d’un site local a permis au collectif de confronter sa connaissance du terrain avec une réflexion globale sur la manière dont la ville est produite aujourd’hui, en interrogeant notamment les temporalités de l’urbanisme, question centrale dans les recherches menées par l’équipe.

Ensemble, le collectif s'est servi de ses différentes expériences, théoriques ou sur le terrain pour établir et expliciter dans ce projet les principes qui orientent sa conception de l’espace urbain. Pour l'équipe, la cohérence d’une ville s’établit au-delà de sa composition spatiale et même des usages qu’elle abrite. En partant profondément du lieu, à travers une connaissance établie par immersion, le projet cherche une méthode pour renforcer l’invisible lien qui fait prendre sens à un lieu, qui fait le reconnaître et l’ « habiter ».
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