Ce projet, par certains partis pris, comme la superposition verticale d’éléments de programmes sur des bâtiments anciens, constitue une réponse radicale à la densification, tout en aménageant un grand espace vert. Le thème de la superposition est démontré sans doute de manière extrême, mais pose bien la nécessité d’un débat autour de la reconversion de certains bâtiments existants. Le patrimoine conservé est considéré comme un socle minéral, et ce jaillissement contemporain fait contrepoids à la chaîne des volcans. Le maillage simple avec une connexion est/ouest et une rambla nord/sud donne une bonne lecture du territoire. “Patrimoine, paysage et densité” démontre une grande capa.cité d’analyse sur le jeu d’intervention sur l’existant. Il ouvre le débat sur la possible évolution du patrimoine d’une modernité à une autre. Il pose bien les questions essentielles liées à l’avenir de ce site quant à sa densité et sa valeur foncière et patrimoniale. Si le programme est dans l’ensemble respecté, la nature des espaces publics et des systèmes parcellaires reste peu explicitée, même si le concept de parc structure conceptuellement le projet et assure le lien avec le jardin Lecoq.

Après des études à l’école d’architecture de Lyon, Guillaume Ramillien travaille en free lance pour plusieurs agences, tout en prenant le temps de se lancer dans des concours ou mener des projets personnels. Europan 9 représentait pour lui une intéressante manière d’approcher la grande échelle, via des problématiques urbaines et non plus seulement architecturales. Moins tenté par des friches plus usées, vides ou malmenées souvent présentées par les villes pour ce type de concours, il a été séduit par un site historique, très beau, mêlant de façon concrète les échelles architecturales, paysagères et urbaines.