Pour intégrer le quartier d'Arenc à la ville, l'architecte allemand Jens Metz ne mise pas sur des constructions spectaculaires mais développe une stratégie d'apparence modeste revalorisant l'espace public. La proximité du vieux port, du centre ville, de la gare Saint-Charles, l'accès au réseau autoroutier, le port et enfin la mer, qui devraient constituer les atouts de ce site sont, d'après lui, actuellement des handicaps mais aussi des forces dont il faut gérer l’interférence. L'autoroute coupe le site de la mer, le port est inaccessible et la mer n'est qu'à l'horizon... Face à cette situation et devant l'impossibilité de réparer la ville, le projet lauréat offre à Marseille, avec l'opération Arenc, le “quartier des nouveaux docks”. Retouches entre port et ville.

Pour reconquérir un terrain vague, le projet lauréat “Lieu de passages” utilise l'espace public comme moteur de développement au travers d'un maillage rectangulaire qui s’inscrit dans la trame Mirès du 19e siècle. Autour d'un parc central, des bâtiments “cargos” évolutifs et modulables pour des entrepôts, des bureaux, des showrooms ou même des logements, forment un front dense sur la verdure et offrent en partie haute une vue sur la mer. Ces bâtiments "conteneurs" d'une apparente simplicité contiennent des espaces intérieurs riches grâce à une structure ouverte de plateaux. Sur l'autre rive du parc, des logements implantés en peigne se glissent entre les bâtiments existants, le long de l'Avenue Salengro, et un marché couvert le referme à son extrémité. Des passages entre les constructions ou à travers les bâtiments "cargos" relient la gare d'Arenc au parc central. Véritable coeur du quartier traité dans la tradition méditerranéenne en place bordée de platanes, il fédère les bâtiments le long du viaduc de l'autoroute, et les îlots de logement de l'autre côté.